Gdeim Izik : les familles s’attendaient à un verdict plus lourd
Le procès de Gdeim Izik a pris fin dimanche par la condamnation des 24 accusés à des peines allant de 2 ans à la prison à perpétuité, écartant ainsi la peine de mort qui était attendue par les familles des 11 agents des forces de l’ordre assassinés, et dont les corps ont été atrocement mutilés.
Le Front Polisario, le mouvement basé en Algérie qui conteste au Maroc la souveraineté sur la région du Sahara occidental, a tenté de mettre en cause le tribunal militaire de Rabat. Mais les tentatives de décharger les accusés qui sont des partisans du Front, n’ont pas eu d’échos. Les observateurs internationaux présents au procès ont reconnu le caractère purement criminel de cette affaire. Celle-ci se rapporte à l’assassinat de membres des forces de l’ordre avec constitution de bande organisée.
Dans ce cas de figure, la question de la compétence du tribunal militaire ne se pose pas. C’est l’instance compétente qui tranche les affaires pénales dans lesquelles des militaires sont impliqués, que ce soit à titre de coupables ou de victimes. A l’image de nombreuses juridictions militaires qui existent encore dans plusieurs pays occidentaux, le tribunal militaire de Rabat se saisit de ce genre d’affaires. Il a déjà tranché plusieurs cas où des civils sont impliqués dans des affaires portant atteinte à la sécurité de l’Etat, détention ou usage d’armes à feu, etc. Les ONG et les juristes internationaux qui ont suivi le procès, ont reconnu la régularité des procédures et la garantie des droits de la défense. L’ouverture du procès au public et aux médias a aussi permis d’éviter l’instrumentalisation politique d’une affaire éminemment pénale.
Les 11 agents de sécurité qui ont été égorgés et lapidés à mort le 8 novembre 2010, n’étaient pas armés. Leurs familles et amis s’attendaient à des peines encore plus lourdes contre les coupables.