CEN-SAD : l’indispensable refondation
La Communauté des Etats du Sahara et du Sahel (CEN-SAD), qui regroupe 28 Etats Africains, tient un sommet extraordinaire à N’djamena, à un moment où la région est confrontée à des défis sécuritaires sans précédent qui rendent incontournable une réforme de l’organisation régionale.
La crise au Mali et l’intervention française et africaine conjointe, aux côtés de l’armée malienne, pour chasser les groupes islamistes armés, sont à l’ordre du jour de la rencontre.
Parallèlement, les Etats participants devraient se pencher sur la réforme du fonctionnement de la CEN-SAD, dont le processus a été différé à cause de la guerre en Libye en 2011. Toutefois, les conclusions de la session extraordinaire du Conseil exécutif tenue au Maroc en juin 2012 et les travaux actuels des experts à N’Djamena, devraient fournir les bases d’une restructuration de l’organisation créée en 1998 à Tripoli. La crise malienne a été en fait le catalyseur qui a dévoilé les défis auxquels est confrontée toute la zone s’étendant de la Mauritanie à la Somalie et de l’Egypte à la Côte d’Ivoire.
Dans de vastes zones désertiques difficilement contrôlables, des passeurs et des réseaux de contrebande, de trafic de drogue et d’armes ont fusionné avec les groupes jihadistes et les mouvements séparatistes. Autant de filières qui représentent un véritable défi sécuritaire pour les Etats et les gouvernements qui n’ont souvent pas la totale maîtrise de frontières poreuses. C’est dans ce contexte tourmenté que la réforme de la CEN-SAD devient indispensable.
En révisant les textes fondamentaux de l’organisation, notamment la Charte et le règlement intérieur de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, les Etats Africains participant à la réunion de N’djamena, comptent franchir un grand pas pour rendre l’organisation régionale plus efficace et plus solidaire dans ses réponses aux périls actuels.