Incidents de Laâyoune : La complicité du Polisario et des renseignements algériens n’est pas exclue
Les actes de violence et de vandalisme commis lors des incidents de Laâyoune, la nature des moyens et armes utilisées par les jeunes agresseurs fauteurs de troubles, leur organisation et le planning de leurs actions sont autant de points sombres qui méritent d’être éclairés. Outre les enquêtes judiciaires ouvertes à ce sujet, bon nombre d’acteurs associatifs et d’ONG cherchent à savoir un peu plus sur les véritables instigateurs et commanditaires de ces incidents et leurs mobiles et sur d’éventuelles complicités étrangères. Le Centre marocain des droits de l’Homme (CMDH) qui n’exclue pas l’implication du Polisario et des services de renseignement militaires algériens dans les incidents qui ont ensanglanté lundi dernier la ville de Laâyoune, a demandé à l’ONU d’ouvrir une enquête internationale sur cette affaire. Un rapport établi à la lumière d’une enquête de terrain conduite à Laâyoune par une commission mise sur pied par le bureau exécutif du CMDH, fait état aussi de l’existence d’une coordination -d’une manière ou d’une autre- de la direction du Polisario et des renseignements algériens avec certains milieux politisés, dont des organisations espagnoles pro-séparatistes.
Par ailleurs, plusieurs témoins à Laâyoune parlent de la présence lors de ces incidents, d’éléments infiltrés qui se font appeler les moulathmounes (cagoulés) et qui parlent un langage, autre que celui utilisé par les habitants sahraouis. Un langage plutôt, proche de celui utilisé par les jeunes endoctrinés du Polisario dans les camps de Tindouf. Les éléments suspects, qui se déplacent toujours le visage caché par un chèche, se seraient infiltrés au Sahara Occidental, parmi les dernières vagues des ralliés qui ont fui les camps de Tindouf pour rejoindre le Maroc. Le rapport du CMDH, présenté jeudi à Rabat, souligne que ces éléments téléguidés par le Polisario et le Département de renseignement et de sécurité algérien (DRS), «ont tenté de récupérer une protestation civique pour servir un agenda extérieur, à un moment où les parties au conflit du Sahara se trouvaient autour de la table des négociations sous l’égide de l’ONU», à Manhasset, près de New-York. Le CMDH arrive à la conclusion que les actes perturbateurs commis à Laâyoune, n’étaient pas innocents, mais visaient à dénaturer une protestation légitime contre les conditions socio-économiques des habitants et en faire une revendication politique. Les jours qui viennent nous révéleront à coup sûr, des surprises auxquelles on ne s’attendait guère.