Sahara Occidental : la photo qui accuse les médias espagnols

L’incroyable légèreté dont ont fait preuve les médias espagnols dans la couverture des violences qui se sont produites à Laayoune le 8 novembre, leur a fait perdre tout sens de la mesure. A tel point qu’ils se sont laissé prendre collectivement à leur propre jeu. Une photo d’enfants palestiniens datant de 2006 a été publiée par plusieurs médias, qu’ils ont présentée comme celle d’enfants blessés à Laayoune, et ce en violation des règles déontologiques les plus élémentaires.
La photo montrant des enfants palestiniens blessés lors d’un raid israélien sur Gaza en 2006, a été reprise par le quotidien espagnol El Pais, qui l’a attribuée sans vergogne à d’imaginaires enfants sahraouis à Laayoune. Pire, El Pais n’a pas été le seul à tomber dans le piège du grossier. L’agence de presse espagnole « EFE », qui a été la première à diffuser la photo, a passé la contagion aux autres journaux ibériques. « L’infection » s’est aussitôt propagée à d’autres rédactions : « EL Mundo », le journal électronique « El Semanal Digital », la presse gratuite avec « Qué »…

Plus étonnant encore, EFE, cherchant des excuses pour justifier sa bavure, s’est embourbée encore plus. En l’absence de photos des violences de Laayoune, EFE affirme s’être le plus simplement du monde approvisionnée sur des sites électroniques de ce qu’elle a appelé des « militants sahraouis ». Sans la moindre vérification. Cet aveu est peut être la meilleure illustration de l’infâme complicité dans la falsification des faits par les uns et les autres. Les premiers se servant chez les seconds et inversement. 
Comment expliquer un comportement aussi moutonnier de la part de titres qui revendiquent pourtant une longue pratique médiatique ? Il est difficile de trouver une explication autre que le surprenant entêtement des médias ibériques à rapporter tout ce qui est négatif sur le Maroc, fut-ce en fabriquant de toutes pièces des faits ou en piquant n’importe qu’elle photo sur le web. Peut-ont considérer que les médias espagnols sont aveuglés par leur parti pris ? Est-ce une affaire d’éthique, de déontologie, ou bien c’est tout ça à la fois ?