Sahara: la « dernière chose dont l’Afrique a besoin, c’est d’un autre Etat dépendant et défaillant »

La « dernière chose dont l’Afrique a besoin, c’est d’un autre Etat dépendant et défaillant », c’est la conclusion à laquelle est arrivé le journal américain US World Tribune, qui a publié dernièrement un article sur le problème du Sahara. Pour le journal, qui s’est fait l’écho d’une étude réalisée par Harvey Sicherman, un proche collaborateur de l’ancien secrétaire d’Etat américain, James Baker, l’option d’indépendance pour résoudre ce problème signifierait la création d’un Etat faible. Il serait ainsi une proie facile pour toutes les convoitises, celles d’Al-Qaida en premier.
La pertinence des conclusions de US World Tribune comme celles de Harvey Sicherman, se fonde sur l’observation de faits tangibles, dans une région désertique qui échappe à tout contrôle étatique.

Car, de vastes zones de la bande sahélo-saharienne sont devenues le refuge des réseaux de trafiquants en tous genres (migration clandestine, drogues, armes…) et des groupes terroristes. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a d’ailleurs fait des enlèvements d’occidentaux dans cette région sa spécialité. Le triangle désertique englobant le Nord de la Mauritanie, du Mali, du Niger et le Sud de l’Algérie est devenu un territoire risqué, où les troupes régulières ont difficilement accès.
Aussi, l’intérêt des Etats-Unis, comme celui de l’Union Européenne et des pays du Maghreb réside-t-il dans une démarche active pour circonscrire la propagation de cette menace et contribuer à sécuriser la région. Et le règlement du conflit du Sahara fait partie de cet objectif commun, relève Harvey Sicherman.
Dans cet esprit, la dernière résolution du Conseil de sécurité sur la question, réitère l’importance attachée par la communauté internationale au processus politique pour parvenir à une solution du conflit. Un processus enclenché par la proposition marocaine d’autonomie au Sahara, qui constitue une base de négociation crédible, sérieuse et ouverte, selon les termes mêmes de l’organisme onusien.
Aujourd’hui, l’Algérie et le Polisario sont dans l’obligation politique et morale d’adhérer à une dynamique saluée par la communauté internationale dans son ensemble, et de contribuer ainsi à soulager les souffrances des populations sahraouies, prises en otage de considérations politiques dans les campements du désert algérien.