Négociations avec le Polisario à Armonk : le Maroc pousse l’initiative d’autonomie

Après deux journées de pourparlers informels avec le Front Polisario à Armonk, banlieue de New York, l’équipe de négociateurs marocains avec à sa tête Taïeb Fassi-Fihri, ministre des affaires étrangères,  a affirmé dans une conférence de presse que l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara a été présentée à nouveau, et que, fait inédit : "nous (les négociateurs) avons répondu à certaines observations et questions à son sujet". Pour la première fois, ils emblerait que la proposition marocaine aie pu être exposée dans son ensemble aux autres parties prenantes du conflit, et que ces dernières aient voulu aient voulu avoir des explications supplémentaires à son sujet. S’agit-il d’une énième manœuvre tactique de la part des soutiens algériens du Front Polisario, ou bien d’une brèche qui signifierait que le futur round de négociations sera cette fois formel, à l’instar des rounds de Manhasset? Peu de spécialistes s’avanceraient aujourd’hui à faire un tel pronostic, tant la position du Front Polisario et de l’Algérie est complexe à déchiffrer, et l’équipe présente à Armonk ne disposant pas de la latitude nécessaire pour faire une déclaration politique complète. Une ombre planait en effet sur ces 48 heures de négociations informelles, celle des maîtres véritables d’Alger, qui sont en train de se réorganiser sur fond de fin de règne pour le Président Bouteflika.

En effet, depuis plusieurs semaines des signes qui ne trompent pas convergent vers une future réorganisation du pouvoir en Algérie, consacrant la prééminence de l’Intelligence militaire comme structure militaire, et reléguant l’ersatz de politique qui subsistait, dont le FLN à de la figuration. Cette situation pourrait –elle avoir un impact quelconque sur le dossier du Sahara, enlisé depuis plus de 30 ans ? Seul l’avenir proche nous le dira….