Maximo Cajal : La création d’un état au Sahara est contraire aux intérêts de l’Espagne !

Selon Maximo Cajal, ancien diplomate espagnol, la possibilité de création d’une entité indépendante au Sahara occidental, constituerait une menace de plus pour l’Espagne, ex. puissance coloniale, qui s’ajouterait aux autres menaces existantes, telles que le terrorisme, le trafic de drogue, l’immigration clandestine, les réseaux mafieux, etc. Aussi estime-t-il qu’il est de l’Intérêt suprême de la Nation espagnole d’éviter une telle dérive, car une telle possibilité d’un « état » sahraoui, sous tutelle algérienne, deviendrait très vite une source de conflits et de menaces pour toute la région, y compris l’Espagne, compte tenu du voisinage avec les Iles Canaries.
"La création d'une république sahraouie, explique-t-il, dans un article d’opinion publié par le journal espagnol El Païs, constituera un foyer d'insécurité pour le Maroc mais aussi et spécialement pour l'Espagne à commencer pas les îles Canaries (…). Si aujourd'hui, les terres qui s'étendent au-delà des confins du désert algérien et marocain et des limites poreuses de la Mauritanie et du Mali, à savoir la région du Sahel, constituent déjà un véritable foyer du terrorisme. Le pire sera d'ajouter à cette immensité, quelques autres 250.000 km2 de désert, qui se situent dans les entrailles du Maroc à une centaine de km des îles Canaries".

Option dangereuse aussi, compte tenu de l’immensité des terres sahariennes limitrophes de Mauritanie, du Mali et du Niger, avérées êtres poreuses et incontrôlables et qui abritent des mouvements djihadistes ou rebelles, ainsi que toutes sortes de trafic ou de contrebande qui menacent directement non seulement les économies fragilisées des pays riverains, mais également les états, dont les frontières, héritées du colonialisme, sont floues et infiltrées par toutes sortes de rébellion et de mouvements armés. La région est devenu, au gré de la conjoncture internationale, le nouveau berceau d’Al-Qaïda en pleine mutation organisationnelle et tactique.
Quel avenir pour un micro état de la sorte, inféodé à l’Algérie, sur un territoire si vaste, avec une faible population, des tribus déchirées et des familles séparées, du fait des choix antinomiques et contradictoires des membres de la même famille (les uns intégrant le Maroc, les autres la Mauritanie, et d’autres encore préférant s’installer en Espagne) ? Quel avenir peut-on espérer, avec de telles contraintes structurelles et un tel environnement, forcément hostile ?
Il serait source permanente de déstabilisation de la région, d’insécurité permanente et de menaces réelles avec la possibilité de guerre ouverte entre les principaux belligérants de la région.
Parlant de la population sahraouie, Maximo Cajal réaffirme le caractère tribal et nomade de celle-ci qui n’a jamais constitué, dans le passé, une entité nationale autonome puisqu’elle partage des traits ethniques et culturels avec les autres tribus d’autres provinces du Maroc. La notion de « peuple » sahraoui est une création de l’Etat colonial espagnol visant à contrecarrer la revendication marocaine du territoire du Sahara. Depuis le Polisario et son succédané la « RASD » sont devenus une véritable menace régionale, une bombe à retardement pour toute la région. Aussi est-il urgent, estime-t-il, de trouver une solution juste et réaliste à ce problème dans le cadre des résolutions pertinentes de l’ONU.