Sahara marocain: la résolution 2654 reflète l’esprit du réalisme dans le langage du Conseil de Sécurité – expert –
La nouvelle résolution sur le Sahara marocain confirme que c’est l’esprit du réalisme, de compromis et du pragmatisme qui prévaut dans le langage du Conseil de Sécurité de l’ONU, a affirmé M. Mohamed Benabdelkader, chercheur en sciences de la communication, estimant que la résolution 2654 est « sans aucun doute un nouveau point d’inflexion ». « Aujourd’hui, c’est l’esprit du réalisme, de compromis et du pragmatisme qui prévaut dans le langage du Conseil de Sécurité des Nations Unies, et qui favorise la construction discursive de la +solution politique+ confirmée par la nouvelle résolution 2654 », a souligné l’expert dans une analyse intitulée « Le Sahara marocain devant le Conseil de sécurité : le nouveau discours du réalisme », parvenue mercredi à la MAP. Selon lui, il est tout à fait évident que la référence au réalisme dans cette résolution comme dans les précédentes est plutôt une sorte de perception implicite de l’initiative du Royaume du Maroc, ce qui signifie que la seule solution possible et réaliste est sans aucun doute une véritable autonomie sous la souveraineté marocaine, et que « la création d’un nouvel État dans la région n’est pas du tout une option réaliste, ni pour résoudre le conflit ni non plus pour maintenir la paix ». Quand le Conseil de sécurité qualifie l’initiative marocaine de réaliste, c’est parce que dans la réalité, l’autonomie négociée a permis la résolution, en pleine conformité à la légalité internationale, de diverses situations de conflit dans le monde, et ce dans le respect de l’intégrité du territoire des États et le respect des caractéristiques spécifiques des régions en question, a soutenu l’expert. Réaffirmant la nature sérieuse et crédible de l’initiative marocaine d’autonomie, le Conseil de sécurité reconnaît la compatibilité parfaite de cette initiative avec la réalité, car la pratique internationale concernant les statuts d’autonomie est clairement soutenue par le droit international qui confirme sa légalité juridique et sa convenance politique et réaliste en tant que solution de compromis, entre les options d’intégration et d’indépendance, a-t-il poursuivi, relevant que la solution d’autonomie est la forme la plus moderne et démocratique d’autodétermination. Cette solution, a estimé l’expert, permet un accord de compromis dans lequel tout le monde est gagnant, de même qu’elle préserve l’intégrité et la souveraineté des États, en garantissant les droits des populations intéressées à gérer démocratiquement leurs affaires, en tout respect pour leurs droits fondamentaux et leurs spécificités culturelles et linguistiques. M. Benabdelkader a aussi affirmé que l’analyse effectuée sur la longue série de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies permet de déduire que la résolution 2654 du 27 octobre 2022 est sans aucun doute un « nouveau point d’inflexion », expliquant que bien que le Conseil de sécurité se contente depuis des années de préserver le statu quo renouvelant périodiquement le mandat de la MINURSO, il tient, dans sa dernière résolution, à défendre clairement le processus des tables rondes comme la seule solution réaliste au conflit, ce qui signifie que l’Algérie, qui avait annoncé son refus d’y participer, se trouve dans cette résolution fortement exhortée à s’inscrire dans la logique de la solution politique. « Ainsi, le message est plus clair que jamais. Alors que l’Algérie continue de jouer la carte du droit international et insiste sur la thèse de l’autodétermination, le Conseil de sécurité des Nations Unies souligne qu’il est nécessaire de parvenir à une +solution politique réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable+ », a-t-il enchaîné, précisant qu’il convient dans ce contexte de noter qu’à l’instar des résolutions précédentes du Conseil de sécurité, il n’y a aucune mention d’autodétermination, cette option ayant été définitivement enterrée par la communauté internationale qui a fini par bien comprendre et assumer pleinement l’évidente inapplicabilité de ce mécanisme technique. « Si le discours du Conseil de Sécurité s’inscrit, concernant cette affaire, dans l’esprit du réalisme, c’est justement pour empêcher que certains rêves puissent devenir des cauchemars », a-t-il conclu.