Régionalisation: Le Maroc bien placé pour partager son expérience avec les pays africains – Mme Bouaida –
Le Maroc est bien placé pour partager son expérience en matière de régionalisation avec les pays africains, grâce à la vision stratégique de SM le Roi Mohammed VI en matière de coopération sud-sud et à la marche pionnière engagée par le Royaume depuis des années sur le chemin de la décentralisation et de la régionalisation élargie, a affirmé la présidente de l’Association des régions du Maroc (ARM), Mbarka Bouaida. Dans une interview à la MAP en marge des travaux de la 1ère rencontre du Forum des régions d’Afrique (FORAF), tenue du 08 au 10 septembre à Saidia, Mme Bouaida a estimé que la dynamique territoriale et spatiale en cours au Maroc commence à porter ses fruits, saluant l’organisation dans le Royaume de cette 1ère édition du FORAF. Ce forum, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, revêt une importance capitale « car il réunit pour la première fois des pays africains adoptant une politique basée sur la décentralisation », a souligné Mme Bouaida, précisant qu’environ 25 pays africains disposent d’un système décentralisé avec un niveau intermédiaire de gestion territoriale, à savoir la région. Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations du Forum de l’organisation Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique), tenu en 2018 à Marrakech, connaît la participation d’une vingtaine de pays africains, représentés par près de 85 présidents et présidentes de régions africaines, “ce qui reflète le grand intérêt accordé par les pays du continent à la question de la décentralisation”, a-t-elle ajouté. Concernant les principales questions soumises au débat dans le cadre de ce forum, la présidente de l’ARM, organisatrice de cette rencontre, a indiqué que le FORAF met la lumière, à travers des panels, sur les grands enjeux économiques et sociaux dans les pays africains, en particulier les défis environnementaux dans un contexte où le changement climatique est devenu une réalité palpable, en plus des défis liés aux ressources financières et humaines des conseils régionaux. Elle a aussi relevé que les pays africains sont conscients des difficultés existantes sur le chemin de l’instauration de la décentralisation, et du travail qui reste à faire pour les surmonter. “D’ailleurs, certains pays pionniers en matière de décentralisation ont dû mettre des dizaines d’années pour lancer et mener à bien ce processus, qui reste, en fin de compte, un processus réussi”, a dit Mme Bouaida. En outre, l’expérience de la pandémie de Covid-19 a montré, selon la responsable, que les solutions sont avant tout des solutions territoriales, spatiales et régionales, d’où l’importance primordiale de la dimension régionale, que ce soit sur le plan de la planification stratégique, de la mise en place des politiques publiques ou de l’adaptation de la réflexion à l’échelle centrale avec les pressions et contraintes au niveau territorial et local. Par ailleurs, Mme Bouaida a souligné que cette rencontre sera couronnée par un événement fondateur, à savoir la tenue de l’assemblée constitutive du FORAF avec l’élection du premier président ou présidente du forum, du bureau directeur et des différents organes de gouvernance de cette instance. Cette rencontre permettra aussi de présenter et d’adopter une feuille de route qui prend en considération les Objectifs du développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui soulignent tous l’importance du développement décentralisé pour réaliser le développement durable. Ce document sera axé sur la dimension territoriale, en fixant les grands objectifs ainsi qu’un certain nombre d’initiatives qui seront mises en place dans le cadre de l’échange des expériences, de la formation, de l’encadrement et du financement de projets communs entre les régions, afin d’harmoniser leur action à l’échelle continentale et unir leurs voix sur le plan international, a-t-elle expliqué. Le FORAF, organisé en partenariat avec Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique) et le Conseil régional de l’Oriental, avec le soutien du ministère de l’Intérieur (Direction Générale des Collectivités Territoriales -DGCT-), constitue une occasion pour le partage des expériences au service de la coopération décentralisée. Outre les représentants des régions africaines, ce forum connait la participation de représentants du corps diplomatique africain accrédité au Maroc, ainsi que des opérateurs nationaux et des associations et organismes de portée internationale.