Affaire Brahim Ghali: Pedro Sanchez affaibli par les critiques
D’après des sources espagnoles très bien informées, le chef du gouvernement Pedro Sanchez est très embarrassé par les critiques internes essuyées à cause de sa gestion hasardeuse de la crise diplomatique avec le Maroc, un embarras redoublé après le refus du chef du polisario, Brahim Ghali, de signer la convocation du juge Santiago Pedraz tant qu’il n’aura pas eu l’accord des Algériens.
Pedro Sanchez ne voudrait pas trahir la promesse faite à l’homme fort en Algérie, le général Saïd Chengriha, que le chef du polisario ne sera pas inquiété par la justice espagnole, mais le chef de l’exécutif espagnol serait très soulagé si l’affaire Brahim Ghali pouvait être réglée d’une manière ou d’une autre, selon les mêmes sources.
Tout compte fait, Pedro Sanchez se rend compte qu’à force de pratiquer la duplicité et de jouer avec le feu dans l’affaire du Sahara, son gouvernement a fini par se griller les ailes. La rocambolesque entrée en cachette du chef du polisario en Espagne, avec une fausse identité et un vrai-faux passeport algérien, a été le dernier acte d’un cafouillage diplomatique sans précédent qui a empêtré les relations avec le Maroc dans une crise sans précédent.
Même s’il tire avantage des hésitations du juge Santiago Pedraz à trancher en faveur de poursuites contre Brahim Ghali pour tortures et autres crimes contre l’humanité, Pedro Sanchez ne pourra pas justifier l’entrée en catimini du chef du groupe séparatiste en Espagne, qui est un acte illégal aux yeux de la justice ibérique.
Le gouvernement de Madrid sera mis dans un grand embarras si, en plus des plaintes déposées par les victimes du chef du polisario, la justice ouvrait une enquête sur l’entrée en Espagne de Brahim Ghali, alias Mohamed Benbatouche, dans des conditions obscures et son admission dans des circonstances encore plus opaques dans un hôpital de Logroño, au nord-est de Saragosse.
En attendant, le juge Santiago Pedraz a décidé d’engager une nouvelle procédure contre le chef du groupe séparatiste, après la plainte déposée par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (ASADEDH), alors que Brahim Ghali doit en principe être entendu le 1er juin pour répondre d’une autre plainte, déposée par Fadel Breica, un dissident du polisario naturalisé espagnol, pour détention arbitraire, torture et crimes contre l’humanité.