Le détournement des aides humanitaires destinées aux camps de Tindouf se poursuit (expert européen)
Le spécialiste en droit européen et l’avocat au barreau de Bruxelles, Stéphane Rodrigues a affirmé que le détournement de l’aide humanitaire destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf se poursuit.
M. Rodrigues a indiqué à cet effet que les mesures de contrôle adoptées par la Commission européenne (CE) pour mettre fin à ces détournements se sont avérées inefficaces, rappelant que le rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) de 2007 avait recommandé à la CE de prendre des mesures fortes pour faire cesser les détournements.
« Il serait utile de vérifier si les mesures que la Commission (européenne) dit avoir adopté, depuis lors, ont été appliquées et surtout se révèlent efficaces ou non », a-t-il dit.
L’OLAF a conclu que le détournement des aides humanitaires destinées aux camps de Tindouf permettait aux personnes impliquées dans ces opérations de s’enrichir, a poursuivi le spécialiste en droit européen, affirmant que l’hypothèse de détournement par le polisario de ces aides pour acquérir des équipements militaires « pourrait s’avérer exacte » « au regard du développement de l’armement du front ».
L’OLAF indique noir sur blanc que la principale cause du détournement provient du manque de recensement officiel du nombre de bénéficiaires de l’aide, a-t-il relevé, ajoutant que « si vous sur-estimez le nombre vous ouvrez des tentations de plus en plus grandes pour les intermédiaires et pour les fraudeurs » pour poursuivre les opérations de détournement de cette aide.
Ce recensement n’est pas seulement une demande de l’OLAf mais une revendication internationale, a-t-il souligné, rappelant dans ce sens la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de 2015 qui a appelé au recensement au sein des camps de Tindouf.
M. Rodrigues a en outre fait savoir que l’Algérie a instauré un prélèvement fiscal de 5 pc sur ces aides, tout en refusant de recenser la population de ces camps.