HRW réagit enfin à l’incarcération injuste de trois opposants du Polisario à Dhaibiya
L’ONG internationale de défense des droits de l’homme «Human Rights Watch» (HRW) a finalement réagi ce mardi 16 juillet, à l’incarcération arbitraire de trois dissidents des camps de Tindouf et qui risquent entre cinq ans de prison et la perpétuité, compte tenu des graves accusations qui pèsent sur eux.
Les trois opposants sahraouis Moulay Abba Bouzid et Fadel Mohamed Breica, et le journaliste Mahmoud Zeidan, ont été arrêtés entre le 17 et le 19 juin dernier et enfermés dans la prison de Dhaibiya près du camp de Rabouni, alors qu’ils étaient portés disparus pendant plusieurs jours, avant la révélation de leur lieu de détention.
Dans un communiqué rendu public ce mardi, Lama Fakih, la directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch exige des dirigeants du Polisario d’«établir de manière crédible que Bouzid, Breica et Zeidan pourraient avoir commis des actes véritablement criminels, et pas seulement avoir critiqué pacifiquement le Front Polisario».
«En l’absence de preuves d’activités criminelles, les trois hommes devraient être remis en liberté», a-t-elle soutenu.
Dans un courrier électronique reçu le 15 juillet par HRW, rappelle Lama Fakih, le représentant du Polisario auprès des Nations Unies à New-York a indiqué que «les accusés sont toujours en détention préventive et font l’objet d’une enquête judiciaire [pour des accusations comprenant] trahison envers la nation, actes d’agression contre l’État sahraoui, sédition, vandalisme, diffamation et calomnie», des chefs d’accusation passibles de peines de prison allant de cinq ans à la perpétuité.
C’est aussi le cas d’un autre dissident sahraoui, El Khalil Ahmed, ancien conseiller du défunt chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, chargé des droits de l’Homme, qui a disparu des écrans après son enlèvement en 2009 à Alger, par les services de renseignements militaires algériens.
D’ailleurs, l’épouse et les quatre enfants d’El Khalil Ahmed, ont décidé d’observer un sit-in ouvert devant le siège du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) à Rabouni.
Cette famille exige du Polisario et de l’Algérie de «révéler les conditions de la disparition d’El Khalil Ahmed» et sa «libération immédiate» s’il est encore en vie.