Sahara Occidental: Après Saâdani, Louisa Hanoune décrie le soutien algérien au Polisario

louisa-hUne dirigeante politique algérienne a décrié publiquement le soutien inconditionnel du pouvoir en Algérie au Front Polisario, appelant plutôt à une normalisation des relations avec le voisin marocain.

Dans une sortie médiatique inhabituelle, la Secrétaire générale du parti des travailleurs (trotskiste), Louisa Hanoune a brisé un vieux tabou, en s’attaquant ouvertement à la position officielle de l’Algérie farouchement hostile au Maroc et très favorable aux thèses séparatistes du Polisario.

Dans un entretien accordé à un média Bahreïni, elle a vivement critiqué l’audience accordée le dimanche 22 novembre au Palais El Mouradia, par le président Abdelaziz Bouteflika au chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz.

Emboîtant le pas au secrétaire général du Front de Libération National (FLN-parti au pouvoir), Amar Saâdani, un proche comme elle de Saïd Bouteflika, le frère du chef de l’Etat algérien, Hanoune affirme sans équivoque, que le soutien au Polisario «n’est pas une priorité de l’Algérie, actuellement». Le gouvernement algérien, soutient-elle, devrait plutôt «redoubler d’efforts pour asseoir les bases d’une normalisation des relations avec le Maroc».

Louisa Hanoue qui affirme «s’exprimer au nom d’une majorité d’Algériens qui désapprouvent la position de leur gouvernement sur la question du Sahara occidental», est allée plus loin dans son diatribe, que son homologue du FLN, Amar Saâdani qui s’est contenté dernièrement d’appeler son pays à lever la main sur le dossier du Sahara Occidental, affirmant que ce litige territorial devrait être du ressort «exclusif» de l’ONU.

Louisa Hanoune, trois fois candidate aux présidentielles, a défendu ouvertement l’intégrité territoriale du royaume, déclarant qu’elle est foncièrement opposée à une séparation du Sahara du Maroc, une première dans les annales politiques de l’Algérie.

Elle a en outre révélé qu’une «partie» de la classe politique algérienne commence à «prendre conscience» des dangers du soutien de son pays aux revendications indépendantistes du Polisario.

Elle a de ce fait, mis en garde les autorités de son pays contre les risques de contagion qu’encourt l’Algérie en cas d’application du plan d’autonomie que le Maroc veut mettre en œuvre au Sahara occidental, une proposition qui a été soumise en 2007 au Conseil de sécurité de l’ONU et qui pourrait inspirer les mouvements kabyle et touareg algériens pour faire prévaloir leurs revendications autonomistes voire même indépendantistes.

Pour les mauvaises langues, il est clair que les dirigeants d’Alger accordent la priorité des priorités aux revendications du Polisario, pour preuves, le président Bouteflika qui s’est longtemps éclipsé de la scène publique à cause de sa maladie, n’est réapparu sur les écrans de la TV nationale, que pour recevoir le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz et l’émissaire de l’Onu pour le Sahara, Christopher Ross, actuellement en tournée dans la région.