Polisario: les projets de Bachir Mustapha Essayed
Les éventuelles négociations secrètes qui seraient en préparation entre l’un des fondateurs du Polisario, Bachir Mustapha Essayed, et l’unioniste Kkalihenna Ould Errachid, ne sont pas les premières du genre entre sahraouis des deux bords, les pro-algériens et les pro-marocains.
Bachir Mustapha Essayed a tenu à démentir ces informations. Une réaction compréhensible pour quelqu’un qui se trouve encore dans les camps de Tindouf, le QG du Polisario, même s’il n’est plus en odeur de sainteté ni avec les dirigeants du front indépendantiste ni avec les responsables algériens. L’homme est connu pour ses penchants conciliants, d’autant qu’il a déjà rencontré de hauts responsables marocains par le passé. Toutefois, l’histoire de ces contacts rappelle celle d’autres dirigeants du Polisario qui ont préféré rallier le Maroc après avoir été désabusés par les projets nourris par les généraux algériens pour le Sahara occidental.
Il s’agit de responsables qui occupaient des postes de premier plan dans la hiérarchie du Polisario avant de passer dans le camp marocain. Parmi ces dirigeants, Omar Hadrami est rentré au Maroc en 1989. Il avait fait ses études supérieures à Rabat avant de rejoindre l’Algérie, où il est devenu le responsable de la Sécurité militaire du Polisario. Au moment de son ralliement au Maroc, Omar Hadrami représentait le Polisario auprès de l’ONU à New York.
Deux années plus tard, c’est Guejmoula Bent Abbi, l’ex-présidente de l’Union des femmes sahraouies qui rentre au Maroc. Elle a troqué son titre de membre du bureau politique du Polisario contre une carrière politique au Maroc, où elle est aujourd’hui parlementaire. L’année suivant, en 1992, c’est un autre poids lourd qui fauchait compagnie au Polisario. Brahim Hakim, plusieurs fois ambassadeur du Front, avait le titre de « ministre des affaires étrangères de la RASD » avant de rentrer au Maroc.
La liste est longue des dirigeants du Polisario qui ont, depuis, préféré quitter le Front indépendantiste et tourner le dos au projet algérien. Ils étaient tous parmi les fondateurs du Polisario, parmi lesquels Ahmeddou Ould Souilem, « ministre conseiller à la présidence de la RASD» et représentant en Angola, en Guinée-Bissau, à Panama et en Iran, Bachir Dkhil, etc.