Les camps de Tindouf enflammés par des manifestations en série
Les camps de Tindouf ont été transformés par leurs habitants en un théâtre de manifestations violemment réprimées et ce en présence du médiateur onusien Christopher Ross, actuellement en tournée dans la région.
Plusieurs sites électroniques font état de mouvements de protestation et de heurts violents entre les civils sahraouis et les milices armées du Polisario particulièrement dans les camps de Rabouni et Smara.
« Le Courrier Stratégique », un magazine basé à Paris, parle même d’un climat pré-insurrectionnel qui s’est installé ces derniers jours, dans les camps de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie.
Le journal électronique spécialisé dans les questions stratégiques, rapporte lundi, que les milices du Polisario auraient écrasé au courant du mois de janvier, une révolte naissante dans les camps, à quelques jours de l’arrivée dans la région du médiateur onusien, Christopher Ross.
Même durant le séjour de Ross dans les camps, les milices du Polisario sont intervenues avec force pour mater plusieurs manifestations et faire taire à coup de matraques, les revendications des protestataires.
La vague de protestation des populations des camps surtout celles appartenant à la tribu Rguibate, a débuté à Rabouni lorsque des manifestants sont sortis dans la rue pour réclamer l’ouverture d’une enquête sur l’assassinant par balles de deux Sahraouis par des gardes frontières algériens près de la Mauritanie.
« Le Courrier Stratégique » citant des sources sécuritaires algériennes, rapporte que près de 400 Sahraouis de la même tribu, ont organisé les 23 et 24 janvier une manifestation, prenant d’assaut et incendiant une caserne de police dans le camp de Smara.
Les manifestants très montés contre le diktat de leurs dirigeants, sont venus dénoncer la précarité des conditions de vie dans les camps et les mauvais traitements infligés, quelques jours auparavant, à des civils par les milices armées. La direction du Polisario n’a pas tardé à réagir en lâchant ses chiens de garde contre la foule déchaînée des manifestants sans épargner les femmes et enfants mineurs.
Le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz et ses lieutenants ainsi que les autorités algériennes ne cachent plus leurs inquiétudes face à la montée de la tension parmi les populations sahraouies. Ce qui les dérange le plus c’est que ces mouvements de protestation, qui ont crée un climat pré-insurrectionnel dans les camps, coïncident avec la visite du médiateur onusien et viennent perturber les préparatifs en cours des élections présidentielles prévues en avril en Algérie.