Comment le régime algérien instrumentalise-t-il la question des « réfugiés » ?
La question trouve sa réponse dans un nouvel ouvrage que vient d’éditer l’éminent professeur et juriste marocain, Abdelhamid El Ouali, sous l’intitulé : « La face cachée du conflit du Sahara : Le reniement de la protection des réfugiés face aux desseins géostratégiques de l’Algérie ».
Le régime algérien, précise l’auteur du livre, monnaye ses desseins géostratégiques au détriment des milliers de Sahraouis enfermés depuis près de quatre décennies dans les camps de Tindouf, une prison à ciel ouvert.
Dans ce livre paru récemment dans les Editions Maghrébines, El Ouali met à nu les manœuvres algériennes visant l’instrumentalisation de la question des « réfugiés » contraints de vivre contre leur gré dans les camps de la honte.
Le professeur Abdelhamid El-Ouali, auteur de plusieurs ouvrages sur la question du Sahara dont « Autonomie du Sahara, prélude au Maghreb des régions », (éd. Stacey International), estime que ces manœuvres ont été rendues possibles grâce au blackout imposé aux populations de ces camps.
Un blackout, rappelle-t-il, qui a été implicitement reconnu par le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon qui affirme dans l’un de ses rapports, que l' »on sait peu de choses sur la situation des droits de l’homme dans les camps de réfugiés proches de Tindouf ».
El Ouali, expert en droit des réfugiés mondialement reconnu, argue que si un silence épais entoure les camps de Tindouf, « c’est parce que les réfugiés qui s’y trouvent ont été, du fait de leur instrumentalisation, forcés de vivre dans une situation de non-droit qui les empêche de jouir de leurs droits en tant que réfugiés ».
« Les droits des réfugiés » doivent être garantis par une protection internationale, qui est à la charge du pays d’accueil et sous la supervision du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), soutient El Ouali qui est un ancien haut fonctionnaire du HCR.
Pour préserver toute sa crédibilité, estime El Ouali, le HCR devrait exiger de l’Algérie l’application des règles en vigueur à savoir l’établissement d’un contrôle direct sur les camps de Tindouf, la séparation des civils des éléments armés, l’exclusion de toute personne qui n’est pas éligible au statut de réfugié, la garantie du libre accès aux camps des réfugiés et la liberté de mouvement de ces derniers.
C’est seulement ainsi que les séquestrés des camps de Tindouf peuvent retrouver leur liberté et leur dignité et que soit éliminé un obstacle majeur qui se dresse contre une solution juste et durable du conflit du Sahara.