Polisario : la justice espagnole embarrasse Alger
La justice espagnole qui examine les cas de plusieurs responsables du Polisario pour graves violations des droits humains contre des sahraouis, embarrasse l’Algérie. Surtout que des appels sont lancés aux autres pays pour suivre l’exemple espagnol afin d’interpeller l’Algérie qui abrite ce mouvement armé sur son territoire.
Un appel a été lancé dans ce sens par le dissident Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, lui-même victime de l’arbitraire du Polisario pour avoir simplement exprimé son soutien public à la proposition marocaine d’autonomie au Sahara occidental. Arrêté le 21 septembre 2010 et torturé pendant plusieurs semaines en Algérie, Mustapha Salma n’a dû son salut qu’à la mobilisation des ONG internationales, dont Amnesty International et HRW. Sous la pression des médias internationaux, Alger a été obligé de lâcher du leste et enjoint au Polisario de remettre le captif au HCR en Mauritanie. L’opération n’a toutefois pas eu lieu sans conditions, Alger ayant interdit à Mustapha Salma de retourner sur le territoire algérien, plus précisément dans les camps contrôlés par le Polisario à Tindouf. Depuis lors, le dissident sahraoui réclame de pouvoir retrouver sa femme et ses enfants qui sont toujours retenus dans les campements de Tindouf, une pratique courante du Polisario pour punir les opposants et les récalcitrants sahraouis.
Aujourd’hui, c’est en connaissance de cause que Mustapha Salma apporte son soutien aux autres victimes du Polisario dont la plainte a été acceptée par le juge Pablo Ruz de l’Audience nationale de Madrid. Le 12 août, la plus haute juridiction pénale espagnole a auditionné deux victimes : Dahi Aguai, président de l’Association des portés disparus du Polisario, et Mme Saâdani Malainine.
Mustapha Salma appelle les autres pays européens ainsi que le Parlement européen à mettre la pression sur Alger. L’objectif est d’amener les dirigeants algériens à rendre des comptes sur les abus commis sur le territoire algérien par un mouvement armé contre une population désarmée.