Polisario: les accusations de terrorisme devant la Cour suprême espagnole
Les accusations de terrorisme portées contre le Polisario en Espagne embarrassent cruellement le chef du Front, Mohamed Abdelaziz. Des charges qui l’ont poussé à financer trois ONG locales, chargées de présenter une pétition à la Cour suprême espagnole pour retirer l’étiquette terroriste collée au Polisario.
L’affaire remonte à l’année 2011. Le conseil des ministres espagnol avait alors reconnu, à titre posthume, le ressortissant espagnol Raimundo Lopez-Penalver, tué en 1976 à El Laiun, en tant que victime d’une attaque terroriste du Polisario, le Front qui lutte avec le soutien de l’Algérie pour l’indépendance du Sahara occidental. La décision de l’exécutif espagnol concernait aussi des victimes espagnoles de diverses agressions terroristes, incluant les attaques terroristes du 11 mars 2004 à Madrid, celle dirigée contre l’hôtel Corona en Aragon en 1979, en plus des attaques des Grapo et du Front Polisario. Outre la mort de Lopez-Penalver, l’attaque du Polisario avait fait une autre victime. Son compagnon de route Francisco Jimenez, gravement blessé, est resté sourd et aveugle jusqu’à sa mort en octobre 2005.
Les attaques du Polisario contre des ressortissants espagnols s’étaient multipliées entre 1976 et 1986, visant notamment les bateaux de pêche canariens dans la zone maritime située entre les côtes du Sahara occidental et les Iles Canaries. Le nombre élevé des victimes de ces attaques avait poussé leurs familles à constituer leur propre association, l’ACAVITE, l’Association canarienne des victimes du terrorisme.
Mais, devant ce lourd passif du Polisario en Espagne, son initiative en direction de la Cour suprême espagnole paraît condamnée d’avance. De nombreux observateurs doutent que les trois ONG espagnoles, la CEAS-Sahara, Um Draiga et l’Observatoire d’Aragon, puissent faire changer d’avis à la juridiction espagnole sur le Polisario.