Des djihadistes du MUJAO dans les camps de Tindouf

Des centaines de combattants des trois groupes islamistes armés qui occupaient le nord du Mali, continuent à fuir le front des combats pour échapper à la traque des soldats français et africains. Harcelés depuis le début de cette année, par les frappes aériennes de l’armée de l’air française et des chars franco-africains (maliens et tchadiens), les djihadistes se faufilent par dizaines dans des véhicules tout-terrain, en direction de la Mauritanie, du Niger, du Tchad, de la Libye et Darfour pour y trouver refuge, mais également vers le sud de l’Algérie où ils rejoignent les camps de Tindouf. Des sources militaires maliennes affirment avoir été témoins de convois collectifs, du massif des Ifoghas en direction des camps de Tindouf, de nombreux éléments sahraouis et arabes qui combattaient dans les rangs du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
D’ailleurs même le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a fait allusion à la possibilité d’installation de groupes terroristes provenant du Mali dans les camps de Tindouf. C’est pour la même raison, qu’il a souligné l’urgence d’une solution du conflit du Sahara Occidental pour couper court à l’intrusion de ces éléments subversifs dans les camps de Tindouf, qu’ils risquent de transformer en bases-arrières des franchises terroristes d’Al Qaïda.

Même les Maliens craignent un retour massif après le départ des troupes françaises et africaines, des combattants du Mujao et des deux autres groupes islamistes armés présents au Mali, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam).
Dans le dernier rapport qu’il a adressé début avril au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon, précisait qu’à travers leurs consultations, les gouvernements des pays de la région avaient soulevé de sérieuses inquiétudes quant aux retombées des combats au Mali sur les pays voisins et les risques de radicaliser les camps de réfugiés de Tindouf qui constituent « une bombe à retardement ».