Le Polisario englué dans ses connexions sahéliennes
A Londres, l’un des meilleurs think tanks spécialisés dans les affaires d’Afrique du Nord et du Moyen orient, vient d’établir l’existence de liens avérés entre le Polisario et les groupes armés qui pullulent dans la zone du Sahara et du Sahel. Cette nouvelle charge contre le Polisario qui dispute au Maroc la souveraineté sur la région du Sahara occidental avec l’aide de l’Algérie, a été lancée par l’expert international Jeremy Keenan. C’était à l’occasion d’une conférence du groupe de réflexion Menas Associates sur « les nouveaux risques politiques et sécuritaires dans la région du Sahel ». L’une des dernières preuves de ces relations ténébreuses du Polisario avec les groupes armés de la région, est son implication dans l’enlèvement de travailleurs humanitaires occidentaux. Le rapt, le 23 octobre 2011 à l’intérieur même du QG du Polisario, de deux humanitaires espagnols, un homme et une femme et de leur collègue italienne, en est la parfaite illustration.
Dans un endroit surmilitarisé et aussi étroitement surveillé que le sont les camps de Tindouf en Algérie, un tel enlèvement est inconcevable sans la collusion d’éléments influents du front séparatiste. D’ailleurs, les activités du Polisario avaient commencé à s’étendre bien au-delà des camps algériens de Tindouf, surtout pendant la guerre en Libye, aux côtés des troupes de Kadhafi. Cependant, les obscurs liens entretenus par le Polisario avec les réseaux de trafic et les groupes islamistes de la zone, avaient fini par lui attirer des ennuis. Les fréquentations pernicieuses du mouvement séparatistes avaient fini par lasser le gouvernement malien. En décembre 2011, soit quelques semaines avant la prise en main par les groupes islamistes et les rebelles touaregs du Nord du Mali, Bamako avait défié Alger en annonçant l’expulsion de huit éléments armés du Polisario pour des activités qualifiées de subversives.