Sahara : Mise en garde de Christopher Ross contre le risque d’escalade militaire

L’absence d’un règlement politique rapide du conflit du Sahara Occidental augmente le risque d’une escalade militaire dans toute la région du Sahel-Sahara. C’est le constat établi mardi dernier par l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross. Dans une interview accordée à la TV des Nations Unies, Christopher Ross a prévenu que l’absence d’une solution politique pourrait conduire à une « reprise des hostilités militaires entre les parties » au conflit. Le statut quo pourrait aussi conduire, selon Ross, à un « possible soulèvement des populations » sahraouies dans les camps de Tindouf, augmentant du coup, le risque de « recrutement de jeunes frustrés et de Sahraouis sans emplois, par des terroristes ou groupes criminels ».
La résolution de la question du Sahara revêt un « caractère urgent », a-t-il insisté, affirmant qu’il est « inacceptable que les réfugiés sahraouis soient tenus en otages et vivent dans des conditions misérables à cause d’un conflit politique dont les acteurs principaux sont engagés dans une bataille sans fin à tous les niveaux ».

Christopher Ross qui s’était rendu à plusieurs reprises dans les camps de réfugiés de Tindouf, au sud-ouest algérien, a fait le constat que « peu de choses ont changé » depuis 1970.
Ce conflit a trop duré, soutient le responsable onusien, rappelant que chacune des deux parties continuait à camper sur sa position, alors que le Conseil de sécurité « encourage les parties à négocier tout en s’abstenant à imposer une solution ».
Christopher Ross a aussi prévenu contre le risque d’une « escalade militaire et d’accroissement d’activités terroristes et criminelles » dans toute la région du Sahel-Sahara. Les négociations informelles sur l’avenir du Sahara devraient reprendre au courant du mois de février à Manhasset (près de New-York), sous l’égide de l’ONU.