ONU : L’admission du Maroc au Conseil de Sécurité, un facteur d’équilibre
Le Maroc siège au Conseil de Sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent. Elu, le 21 octobre 2011, au premier tour et à une écrasante majorité (151 voix sur les 129 requises) pour un mandat de deux ans, le Maroc occupe officiellement depuis le 1er janvier son siège aux côtés des cinq pays membres permanents et neuf autres non permanents du Conseil de Sécurité. La délégation marocaine a certainement du pain sur la planche surtout en ce qui concerne la défense du dossier du Sahara marocain, dont la souveraineté est contestée par le Front Polisario qui jouit d’un soutien inconditionnel du voisin algérien et à un moindre degré d’autres pays latino-américains comme Cuba et africains comme l’Afrique du Sud. Ce pays qui occupe lui aussi un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité, a toujours donné du fil à retordre au Maroc, dès qu’il est question de débattre de l’avenir de ses provinces du Sud.
Il est de notoriété que Pretoria plus que l’Algérie, s’est aveuglément alignée sur la position des séparatistes du Polisario et appuie leurs thèses sans discernement aucun. Vu la présence au Conseil de cet allié inconditionné du Front Polisario, l’admission du Maroc va certainement rééquilibrer les poids au sein de l’organe exécutif de l’ONU. Ainsi, en attendant la tenue sous le patronage de l’ONU du 9ème round des pourparlers informels avec la partie adverse, les diplomates marocains à New-York, sont dès à présent, appelés à multiplier les contacts et les lobbyings pour glaner une large adhésion internationale au plan d’autonomie marocain en vue de son adoption comme solution pacifique au vieux conflit du Sahara Occidental. Il est donc déjà clair que pour les représentants du royaume chérifien au concert des Nations Unies, le nouveau mandat ne sera pas de tout repos. Bien au contraire, c’est le moment plus que jamais pour eux, de retrousser les manches et de faire jouer la diplomatie des coulisses pour donner un coup d’accélérateur au processus de règlement définitif de cet épineux dossier du Sahara, sachant que le Maroc a deux précieuses voix pour l’épauler, celles de la France et des USA, tous deux, membres permanents au Conseil de Sécurité. Elu pour son troisième mandat au CS après ceux de 1963-64 et 1992-93, le Maroc aura la responsabilité à l’instar des quatre autres nouveaux membres non permanents : le Togo, le Guatemala, le Pakistan et l’Azerbaïdjan, «du maintien de la paix et de la sécurité internationales», comme le stipule la charte des Nations Unies. C’est pour cette raison que le Maroc est interpellé non seulement pour le conflit territorial qui l’oppose au Polisario soutenue par l’Algérie, mais également pour la sécurité dans toute la bande subsaharienne et du Sahel aux limites de ses frontières sud et pour la reconnaissance de l’Etat palestinien et la situation dans les pays confrontés aux révoltes populaires dans le sillage du printemps arabe.