Sahara: L’Algérie continue de s’enfermer dans un état de déni de la réalité

Pour clore définitivement le dossier du Sahara, le Maroc a mis sur la table des négociations, la proposition d’une large autonomie dans les provinces sud, une proposition qui a été saluée par l’ONU, et plusieurs membres permanents du Conseil de Sécurité, dont les USA et la France, mais l’Algérie continue de s’enfermer dans un état de déni de la réalité, en se cantonnant dans une posture de blocage systématique à tout règlement. La position algérienne, relève le quotidien américain « Washington Post » dans son édition de dimanche dernier, se situe dans un contexte régional qui s’apparente à une « poudrière » à cause de la recrudescence des activités terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), comme en témoigne le rapt des trois humanitaires occidentaux à Tindouf, ainsi que de l’intensification du trafic de drogue, des armes et des être humains dans la région. Le kidnapping des deux Espagnols et d’une Italienne travaillant pour le compte d’organisations humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf au sud-ouest algérien, « renseigne sur la capacité opérationnelle de ce groupe terroriste dans toute la région », commente Jennifer Rubin, dans un éditorial intitulé : « Démonstration de force de la franchise d’Al-Qaïda au Maghreb ». « La tragédie que vivent des milliers de personnes parquées dans des conditions inhumaines dans les camps de Tindouf, sous le contrôle des milices du Polisario, rend la position de l’Algérie insoutenable », estime-t-elle, mettant en garde contre l’activisme des éléments proches d’Aqmi dans lesdits camps, devenus un vivier pour les recruteurs de cette organisation terroriste.

Des témoignages concordants, soutient-elle, affirment que des éléments d’Aqmi ont pu s’infiltrer dans les camps de Tindouf, où ils ont reçu une aide conséquente de la part de complices du Polisario, qui leur ont facilité l’opération d’enlèvement des ressortissants européens. Jennifer Rubin trouve d’ailleurs « curieux » que les éléments d’Aqmi aient pu être en mesure de contourner des check-points partout mis en place, aussi bien par l’armée algérienne que par le Polisario. De son côté, le Huffington Post s’est récemment interrogé dans un article, sur le « silence pour le moins incompréhensible » qu’observe Alger face au rapt des humanitaires occidentaux à Tindouf, qui a éveillé la communauté internationale quant aux conditions de vie « humainement insoutenables » qu’endurent depuis plus de trois décennies les populations sahraouies séquestrées dans les camps. Bien que le rapt ait eu lieu sur son territoire, qui plus est sur un lieu stratégiquement proche d’une base militaire, « l’Algérie a décidé de se confiner dans un silence pour le moins incompréhensible », fait observer l’éditorialiste de Huffington Post, Joe Grieboski, par ailleurs Président fondateur de l’Institut américain pour la religion et les politiques publiques (IRPP). Ce dernier a insisté sur le fait que les autorités algériennes ont « le devoir et l’obligation morale de garantir la sécurité dans les camps et s’engager dans le cadre d’un règlement de la question du Sahara qui affranchirait les populations séquestrées à Tindouf des différentes menaces qui les guettent ». Le journal américain met enfin, en garde contre les menaces que fait peser la collusion entre Aqmi et le Polisario sur l’Algérie, les populations séquestrées et l’Afrique du nord dans son ensemble.