Le kidnapping d’occidentaux, une nouvelle niche d’enrichissement facile et rapide pour le Polisario
Il était de notoriété que les dirigeants du Polisario détournaient à leur profit personnel les aides humanitaires, comme il était connu que certains éléments du mouvement séparatiste s’adonnaient à de multiples trafics (de drogues, d’armes et d’êtres humains), aujourd’hui le monde est de nouveau témoin de leur collusion sans équivoque, avec les réseaux terroristes. Pour s’enrichir rapidement et avec les aides internationales qui se font de plus en plus rares ces dernières années, plusieurs cadres du Polisario ont décidé de se reconvertir dans le Kidnapping de ressortissants occidentaux dont le monnayage peut rapporter gros avec un minimum de risques. C’est le cas du dernier enlèvement en date qui a été accompli dimanche 23 octobre, dans le camp de Rabouni, l’un des camps de réfugiés sahraouis les plus surveillés à Tindouf au sud-ouest algérien, tant par les milices armées du Polisario que par l’armée algérienne et ses services de renseignement militaires (DRS). Suivant de près la situation dans les camps de Tindouf et de manière générale dans toute la bande du Sahel, où sévissent plusieurs groupes armés affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le président du Centre européen stratégique d’intelligence et de sécurité (ESISC), Claude Moniquet a affirmé ce mardi, que l’enlèvement des deux humanitaires espagnoles et d’une Italienne, vient remettre au goût du jour, la collusion évidente entre le Polisario et Aqmi. « Cet enlèvement ne me surprend pas, a-t-il dit, dans la mesure où le centre (ESISC) a depuis longtemps dénoncé la collusion qui existe entre le Polisario et les terroristes de l’Aqmi ».
Cet acte condamnable, a déploré le président du Centre basé à Bruxelles, met également la lumière sur « la dérive à la fois mafieuse, corrompue et terroriste des membres du Polisario » qui se meut dans une zone devenue ouverte à toutes sortes de trafic. Déjà en 2008, l’ESISC avait publié un rapport qui mettait en garde contre l’état de « délitement avancé » dans lequel se trouvait le Polisario se transformant en une menace sérieuse contre la stabilité régionale. Selon le même rapport, l’entité séparatiste est devenue l’un des principaux bastions de recrutement de l’Aqmi. « La démobilisation et l’imprégnation par l’idéologie salafiste d’une partie des troupes du Polisario, ajoute le document, constituent en effet une aubaine pour une organisation comme l’Aqmi qui a un important besoin de recruter de nouveaux combattants ». L’auteur du rapport explique par ailleurs, l’existence d’un lien de complémentarité entre le Polisario et Aqmi par le besoin de cette dernière de « relais locaux et la nécessité pour le mouvement séparatiste de profiter de l’appui financier et d’un renouveau idéologique apporté par l’islamisme radical lui permettant de remobiliser une base lassée par trente-cinq années de promesses non tenues ». L’ESISC avait aussi mis en garde contre le grand banditisme et le crime organisé transfrontalier comme un autre risque de dérive vers lequel le Polisario pouvait pencher. Pour le Centre européen, il s’agit d’un « autre risque directement lié à la perte de vitesse et à la faillite idéologique du Polisario conforté par l’extrême pauvreté qui règne dans les camps de Tindouf et le recul de l’adhésion populaire à ce mouvement séparatiste qui a favorisé le développement de la criminalité ». Claude Moniquet a appelé à cet égard à limiter les foyers de tension dans la région, dont celui alimenté par le Polisario « qui reste aujourd’hui une espèce de tumeur cancéreuse qu’il faut traiter pour éviter que les camps qu’il contrôle puissent servir de base à une extension du terrorisme ou du désordre dans une région qui a surtout besoin de calme et de stabilité ». Un règlement politique du conflit du Sahara sur la base du plan d’autonomie proposé par le Maroc, suggère-t-il, pourra faire baisser la tension dans la région et que « l’on pourra vider ces camps (NDLR : de Tindouf) qui sont une horreur et où la population vit de manière tout à fait indécente et tragique ».