Le pouvoir algérien continue à violer les paramètres de protection internationale dans les camps de Tindouf
Le Maroc a dénoncé à Genève les pratiques d’assujettissement, de discrimination et de privation des droits de l’Homme qui ont tendance à se perpétuer voire à se banaliser dans les camps de Tindouf que contrôle le Polisario. Un diplomate marocain reproche aussi à l’Algérie qui abrite ces camps, de violer tous les paramètres de la protection internationale des réfugiés, notamment les conventions de 1951 sur les réfugiés et la convention de 1961 sur l’apatridie, qui constituent le mandat premier du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). Intervenant mardi aux débats de la 51ème session du Comité permanent du HCR sur la protection internationale, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale a précisé, à cet égard, que le Maroc considère que la valeur et la portée des engagements pris en matière de protection internationale des réfugiés sont tributaires du degré d’adhésion et de respect des paramètres standards inhérents à tout régime de protection, loin de toute politisation ou instrumentalisation de leur situation humanitaire précaire.
Cela est encore plus vrai, a-t-il dit, pour les situations prolongées, comme c’est le cas des populations séquestrées dans les camps de Tindouf. De telles pratiques, a regretté Omar Hilale, ont tendance à se perpétuer voire à se banaliser, à la seule satisfaction du pays hôte, l’Algérie, qui persiste à exploiter leur drame humanitaire, dans sa poursuite absurde d’ambitions chimériques au Maghreb. Et l’ambassadeur marocain de s’interroger à cet égard: l’Algérie applique-t-elle ces paramètres de protection aux populations des camps de Tindouf ?, se conforme-t-elle à ses obligations de protection découlant de son statut de pays hôte ?, permet-elle l’enregistrement de ces populations en tant que mesure de protection ?, respecte-t-elle le principe de non refoulement à leur égard ?, garantit-elle leur liberté, leurs droits humains les plus élémentaires à la liberté de mouvement, d’expression, d’opinion et d’association ?, protège-t-elle les populations de ces camps contre la discrimination, la servilité et la violation quotidienne de leur dignité humaine ?, respecte-t-elle leur droit au regroupement familial ?, leur permet-elle de retourner librement à leur pays d’origine, le Maroc, de s’intégrer dans la société algérienne ou de se réinstaller dans des pays tiers ? La réponse à toutes ces questions est évidemment un Grand Non, puisque le pouvoir algérien a failli à ses obligations à l’égard de ces populations sans protection. Pour Omar Hilale, les camps de Tindouf constituent une « failure story » et l’exemple même de la négation de la dignité humaine et des droits de l’Homme des réfugiés dans les camps de Tindouf. Ils sont l’illustration par excellente de la démission de l’Etat d’accueil, qui a choisi de se dérober de ses responsabilités en matière de protection des réfugiés. La même vision est partagée par les ONG de défense des droits de l’homme comme Amnesty international, Human Rights Watch (HRW), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), le Comité américain pour les réfugiés, Hudson Institute, qui dans leurs rapports annuels, n’ont cessé de dénoncer les violations systématiques des droits humains et libertés fondamentales dans les camps de Tindouf.