Une eurodéputée juge préoccupant le soutien militaire à Kadhafi via la frontière algérienne

En l’absence de preuves matérielles suffisantes pour incriminer le pouvoir algérien, grâce à l’habileté des services de renseignement militaires algériens, des informations persistantes circulent sur la perméabilité des longues frontières algéro-libyennes. Les généraux algériens paraissent très gênés par une éventuelle chute du régime du Colonel Mouammar Kadhafi, une chute qui pourrait avoir un effet de contagion sur l’Algérie. Abordant cette question, l’eurodéputée socialiste portugaise Ana Gomes a qualifié de  »préoccupant » le soutien militaire algérien apporté au régime de Mouammar  Kadhafi. Un tel soutien, affirme-t-elle, serait favorisé par la perméabilité de la frontière algérienne permettant le passage de mercenaires et d’armements en territoire libyen.
 »Le soutien fourni au régime de Kadhafi via la frontière algérienne est préoccupant, qu’il s’agisse de l’envoi de mercenaires ou de combattants  », s’est inquiétée Ana Gomes dans un rapport qu’elle entend transmettre prochainement au Parlement européen après s’être rendue du 17 au 20 mai en Libye.

Selon l’eurodéputée portugaise qui assure la fonction de rapporteur du Parlement européen pour la Libye, la population libyenne déplore  »majoritairement l’inefficacité » de l’Union africaine qui demeure, à ses yeux,  »manipulée par des parties redevables à Kadhafi ».
Le Conseil national de transition (CNT) de Libye avait à plusieurs reprises dénoncé l’aide militaire et le soutien logistique apportés par l’Algérie et le Polisario au régime de Kadhafi.
L’eurodéputée a, par ailleurs, souligné que le CNT  »jouit d’une grande légitimité auprès de la population libyenne dans les zones libérées ».
L’ouverture du bureau de l’UE à Benghazi, a-t-elle poursuivi, mérite d’être appuyé par le Parlement européen et « devrait être un point de départ pour une coopération accrue en œuvrant à renforcer les capacités de gouvernance dont la Libye a tant besoin aujourd’hui et pour l’avenir ». Reste à savoir si l’eurodéputée parvienne à convaincre le parlement européen du bien fondé de son rapport et des conclusions de sa petite enquête qu’elle menée durant son séjour à Benghazi, fief de la rébellion libyenne ?