Sahara Occidental : Round après round, les discussions piétinent et le grand perdant ce sont les Sahraouis
Après huit rounds, les pourparlers directs et informels tenus depuis 2007, sous l’égide des Nations Unies en vue d’un règlement négocié du conflit du Sahara Occidental, se trouvent toujours dans l’impasse. Le dernier en date tenu à la mi-décembre près de New-York, s’est terminé par un manque de progrès prévisible, mais non moins désolant, comme le relève le quotidien britannique The Financial Times dans son édition du 28 décembre. Ni le Maroc ni le Polisario n’ont abandonné leurs positions, constate le quotidien, précisant que le seul accord auquel les deux parties sont parvenues, a porté sur la nécessité d’accélérer les négociations l’année prochaine. Le Maroc, rappelle le journal, refuse depuis 2007 de discuter de la tenue d’un référendum et propose en tant que meilleure offre, une autonomie pour le territoire contesté sous souveraineté marocaine. La communauté internationale a acquiescé, reconnaissant l’impossibilité d’organiser un référendum sans l’adhésion du Maroc, qui contrôle le territoire depuis 1975.
Les Etats-Unis et la France, deux membres permanents du Conseil de Sécurité, ont soutenu l’option d’autonomie, poursuit le journal londonien. Même l’ancien Envoyé spécial onusien pour le Sahara, Peter Van Walsum, était parvenu avant de démissionner, à la conclusion que l’indépendance était une option irréaliste. Un avis partagé par les puissants membres du Conseil qui estiment qu’il n’est plus possible de tenir un référendum. Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, lui aussi s’est dit convaincu qu’il n’y aura jamais un état indépendant au Sahara marocain. Les chances de succès des négociations sur l’avenir du Sahara Occidental demeurent comme l’a prédit récemment, le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïb Fassi Fihri, « faibles, voire inexistantes » en l’absence de disponibilité chez les autres parties pour parvenir à un règlement politique. Le grand perdant dans l’enlisement de cette affaire, est la population sahraouie, indique The Financial Times, soulignant que ceux établis dans les camps de réfugiés mènent une vie sans espoir, ne disposant ni d’emplois ni de permis de travail en Algérie. Lassés de la politique attentiste qui a prévalu des décennies durant dans les camps de Tindouf, les milliers de jeunes sahraouis sont nés et embrigadés dans ces camps, sans aucune perspective d’avenir. Que leur restent-ils? Fuir à tout prix cet enfer. Nombreux sont donc ceux parmi les jeunes qui ont fui ce cadre de vie chaotique pour regagner leur mère-patrie le Maroc et refaire leur vie. Mais il y a aussi ceux qui ont été tentés par le gain facile et ont basculé dans l’escarcelle de la grande criminalité qui sillonne le Sahel. Des médias internationaux, notamment américains ont récemment rendu compte d’activités terroristes et criminelles impliquant sans équivoque, des éléments du Polisario. Des noms comme « Omar Sahraoui », alias « M. Marlboro », en liaison avec des activités de trafic de cigarettes périmées et soupçonné d’enlèvement en novembre 2009 d’humanitaires espagnols, et « Sultan Ould Bady », ancien militaire du Polisario devenu baron d’un réseau international de drogues dures s’activant dans la bande du Sahel. Par son entêtement, le régime algérien est devenu, de l’avis de diplomates onusien et américains, une source d’instabilité dans toute la région du Maghreb et du Sahel.