Sahara Occidental: HRW tance le Polisario sur le sort du dissident Mustapha Salma

Au moment où le dissident du Polisario, Mustapha Salma demeure détenu malgré les appels répétés des ONG internationales pour sa libération, dont le dernier en date est la réprobation de Human Rights Watch, 5 femmes membres de la famille de Mustapha Salma ont fui les camps de Tindouf en Algérie, pour rallier le Maroc. Mme Nkiya Bent Cheikh, 45 ans, arrivée mardi 2 novembre à Laayoune, avec sa fille de deux ans, a affirmé qu’elle ne pouvait plus supporter les conditions de vie difficiles à Tindouf. Après 35 années passées dans les camps, tenus d’une main de fer par le Polisario et les services algériens, elle a décidé de tout laisser et de rentrer. La fuite collective de ces cinq femmes sahraouies avec leurs enfants en bas âge, est loin d’être un cas isolé. Depuis le début de l’année, des centaines d’autres réfugiés sahraouis ont quitté les camps de Tindouf, lassés par ce qu’ils voient comme des promesses fantaisistes miroitées par le Polisario et l’Algérie.

Nkiya Bent Cheikh assure que les camps ont été pris d’une effervescence sans précédent depuis que Mustapha Salma a été arrêté pour avoir publiquement défendu le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le règlement du conflit du Sahara Occidental. Si ce n’était l’emprise drastique du Polisario et des algériens, la majorité des sahraouis aurait quitté les camps sans le moindre regret. Un témoignage confirmé par les informations faisant état de manifestations répétées des sahraouis dans les camps pour la libération de Mustapha Salma et en soutien au projet d’autonomie. D’ailleurs, les partisans de la proposition d’autonomie au Sahara Occidental ne se comptent pas uniquement au Maroc et dans les camps de Tindouf. Outre le Conseil de sécurité de l’ONU qui a qualifié le projet de « sérieux et crédible », les spécialistes et observateurs de tous bords insistent sur l’aspect équitable du Plan. C’est le cas des diplomates américains Edward Gabriel et Robert Holley. Pour eux, le projet d’autonomie est « conforme au droit international et satisfait les pratiques légitimes du principe d’autodétermination ». D’autant que « l’option du référendum ne donnera lieu qu’à des vainqueurs et des vaincus et constituera à coup sûr une recette pour des tensions régionales sans fin entre le Maroc et l’Algérie », expliquent les deux diplomates dans le magazine Foreign Policy.