Sahara Occidental : la difficile mission de Christopher Ross

Christopher Ross, le représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, est arrivé vendredi 22 octobre au Maroc, dans le cadre d’une tournée dans la région pour déblayer le terrain devant la reprise de négociations qui piétinent sur l’avenir du Sahara. Après s’être rendu d’abord en Algérie, puis dans les camps de Tindouf tenus par le Polisario dans le sud-ouest algérien, et en Mauritanie, Christopher Ross devrait examiner avec les responsables marocains la reprise de négociations qui font du surplace depuis 2007. A cette date, et après plusieurs années d’impasse, les négociations avaient repris suite à la proposition faite par le Maroc d’accorder une large autonomie au Sahara Occidental. Une proposition qui a été accueillie favorablement par le Conseil de sécurité, qui l’a qualifiée de crédible pour des négociations sérieuses. Le plan d’autonomie salué par la communauté internationale, a cependant fait l’objet d’un blocage systématique de la part du Polisario et de l’Algérie, qui soutient le front indépendantiste et l’héberge sur son territoire.

Devant l’enlisement des négociations, le prédécesseur de Christopher Ross, Peter Van Walsum avait fini par jeter l’éponge, non sans avoir audacieusement reconnu devant le Conseil de sécurité en 2008, que « l’indépendance du Sahara occidental (prônée par le Polisario et l’Algérie) n’était pas une option réaliste ». Aujourd’hui encore, le Polisario et Alger continuent de revendiquer un référendum d’autodétermination, jugé pourtant inapplicable et irréaliste, non seulement par le Maroc mais par la majeure partie de la communauté internationale. Cette semaine encore, le secrétaire d’Etat américain adjoint pour le Proche Orient, Jeffrey D. Feltman, a déclaré : « le Maroc a fait un pas avec une proposition sérieuse et crédible » pour parvenir à une solution politique et durable. Une position d’autant plus significative qu’elle est confortée par plusieurs pays européens, mais surtout par les réfugiés sahraouis de Tindouf eux-mêmes. Le cas du chef de la police du Polisario, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, arrêté le 21 septembre et détenu au secret à ce jour par le Polisario, pour avoir simplement soutenu publiquement le plan d’autonomie au Sahara Occidental, en est l’illustration authentique.