La froide stratégie de l’Algérie au Maghreb

L’actualité des derniers jours autour du Sahara marocain prend une tournure qui interpelle tout observateur. La part foisonnante des nouvelles, leur entrecroisement et leur lecture contradictoire inclinent à une veille nécessaire, sous peine de dérapage. L’affaire Aminatou  Haidar , fomentée par le gouvernement algérien et le polisario s’apparente à une grossière machinerie à plusieurs objectifs : dénigrer le Maroc à un moment où le Statut Avancé avec l’Union européenne est sur la dernière ligne droite ; envenimer les relations entre le Maroc et sa voisine l’Espagne en colportant ragots et désinformation ; enfin torpiller le processus de négociations de l’ONU au Sahara.
Le timing choisi n’est pas fortuit. Inquiet des larges échos favorables que le Plan d’autonomie proposé par le Maroc en avril 2007 continue de recueillir, résolu aussi à le combattre depuis le premier, le gouvernement algérien se lance ainsi dans des tirs croisés. Il instrumentalise la question des droits de l’Homme à tous les niveaux dans le but de détourner l’opinion internationale sur la mise en œuvre d’une solution négociée, en la focalisant en revanche sur des problèmes inventés de toutes pièces. En, encourageant à s’insurger un groupe de sympathisants de la guérilla du polisario, domiciliés à Lâayoune , il a réussi à en faire des contestataires des droits de l’Homme devenus victimes des violations des droits de l’Homme, alors qu’ils ont délibérément et à mauvais escient enfreint la loi. A la 4ème Commission des Nations unies, le délégué algérien et ses comparses n’ont eu de cesse de faire pression , avant et lors des votes, sur les autres délégués présents pour falsifier des résolutions, et détourner de sa finalité tout un projet de texte favorable aux recommandations du Conseil de sécurité sur le Sahara.

Non content de subir des échecs répétés, impatient aussi de faire de la question des droits de l’Homme le thème « accrocheur » des consciences, le gouvernement algérien a donc recouru à l’affaire Aminatou Haidar, orchestrée sans scrupules, manipulée à loisirs et exposée comme une martyre. Or, son expulsion du Maroc relève de la loi ni plus ni moins, puisqu’elle a publiquement et sous le mode de l’affront à la dignité du Maroc jeté son passeport et déclaré son refus d’être marocaine. Ce qu’elle n’avait par le passé jamais cessé d’être, bénéficiant de ses droits et de ses privilèges, dont notamment la totale liberté de circuler, de bouger et de critiquer même.
Le manque de cohérence ne semble pourtant pas effrayer les consciences qui se sont, ici et là, dressées pour justifier une telle parodie. Car, Aminatou Haidar a choisi de ne plus être marocaine, elle a renié sa nationalité et défié les valeurs sacrées du Maroc. Pourquoi, d’aucuns s’obstineraient-ils à presser le Maroc de lui accorder un passeport ou de tolérer son retour ? Le Maroc ne tolère ni « Cinquième colonne » en son territoire ni non plus un front intérieur de guérilla dont la caractéristique essentielle est d’être manipulée de l’extérieur par une Algérie qui fait feu de tout bois, pourvu qu’elle ternisse l’image du Maroc.
Conjuguées , ces affaires, celle des droits de l’Homme – que le Maroc a réglée d’ailleurs depuis des années -, ensuite de Haidar, enfin du timing, sont d’une limpidité ahurissante. Elles répondent à un objectif et un seul : torpiller les efforts des Nations unies, enterrer le projet non seulement de négociations pour une solution politique, mais au-delà, celui de la mise en œuvre de l’autonomie au Sahara et de l’édification du Maghreb que tout un chacun appelle de ses vœux.