Algérie : gros moyens, noirs desseins…
Un observateur attentif du dossier du Sahara Occidental pourrait s’amuser à effectuer le calcul suivant : combien coûte à l’Algérie son soutien au front Polisario ? En termes purement financiers, tout d’abord, les chiffres sont simples à additionner, selon un rapport effectué en 2003 par une commission d’experts indépendants, le non règlement de la question du Sahara fait perdre à l’économie maghrébine près de 10 milliards de dollars par an. En soutien direct, l’Algérie dépense près de 2 milliards de dollars par an, soit près de 2,2 millions de dollars par heure.Avec cet argent, qui sert principalement à soutenir le Polisario et à payer des soutiens étrangers l’Algérie aurait pu construire en 2006 quarante mille logements sociaux, deux aéroports internationaux, trois hôpitaux, et une centaine d’écoles.En lieu et place, des victimes de tremblements de terre occupent encore des habitations en préfabriqué, et se contentent de …manifester auprès de l’état pour obtenir ce qui leur revient de droit.
Politiquement, le coût du non règlement du conflit du Sahara est inchiffrable. Qui pourrait décrire un Maghreb intégré, fort des ses talents multiples, riche des sous-sols Libyens et Algériens, dynamique dans les nouvelles technologies grâce à la Tunisie et au Maroc, autosuffisant en termes agricoles, coopérant face à la mondialisation ?
Quelques uns, les plus visionnaires d’entre nous, espèrent sincèrement que le pouvoir algérien mettra un peu de raison dans sa position dogmatique, ouvrant ainsi la voie à une réelle stratégie économique maghrébine, à l’heure où toutes les régions du monde s’unissent pour faire face aux défis de la globalisation.
Car l’enjeu réel est là, le Maroc décolle économiquement, et sera bientôt relié à l’Espagne par un tunnel sous-marin, ce qui fera de lui, sans doute, le futur dragon du Maghreb, et un réservoir de croissance important pour le sud de l’Europe.