Le 1er Sommet africain sur les systèmes de santé et la souveraineté sanitaire adopte « la Déclaration de Dakhla »

Image principale

Dakhla – Les travaux du premier Sommet africain sur les systèmes de santé et la souveraineté sanitaire ont été sanctionnés, samedi, par l’adoption de la « Déclaration de Dakhla ».

Cette Déclaration réaffirme le droit à la santé pour tous, l’équité, la solidarité intra-africaine et le leadership du continent dans la définition de ses propres solutions sanitaires. Les experts et professionnels de santé ont souligné, à travers cette Déclaration, leur lucidité face aux vulnérabilités du continent. En effet, les crises récentes ont révélé la fragmentation des systèmes de santé, les inégalités d’accès et surtout la forte dépendance vis-à-vis des importations de médicaments, de vaccins et de technologies, une dépendance devenue un véritable enjeu de sécurité continentale. Pour répondre à ces défis, les participants ont proposé un programme intégré articulé autour de cinq axes. Le premier porte sur la santé publique et l’épidémiologie en faisant de la prévention la pierre angulaire des politiques publiques. Le deuxième axe renvoie à l’amélioration des infrastructures et à l’accès équitable aux soins grâce à des services de proximité et à des chaînes d’approvisionnement sécurisées, alors que le troisième insiste sur la nécessité d’investir massivement dans la formation et la rétention des compétences. Le quatrième axe propose un financement renforcé accompagné d’une gouvernance transparente, tandis que le cinquième met l’accent sur l’impératif de soutenir la R&D africaine à travers le développement de pôles de production locale, incluant l’intégration stratégique de l’intelligence artificielle. La Déclaration de Dakhla trace une feuille de route ambitieuse à l’horizon 2030. Ainsi, l’année 2026 sera consacrée à la consolidation des fondations, autour de la prévention et de la formation. En 2027, la priorité portera sur l’accès aux médicaments, aux vaccins et sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans les systèmes de santé. L’année 2028 sera dédiée à l’évaluation des politiques publiques et au développement des partenariats public-privé, tandis que 2029 se concentrera sur la résilience et la préparation stratégique. L’objectif final, en 2030, est l’achèvement de la souveraineté sanitaire africaine pour une Afrique plus autonome, plus forte et plus unie. À travers cette Déclaration, les participants réaffirment leur engagement à accompagner cette trajectoire, en renforçant la gouvernance, en augmentant les budgets dédiés et en dotant l’African Academy of Health Sciences (AAHS) des moyens nécessaires pour coordonner les réseaux d’excellence du continent. Ils appellent également l’ensemble des acteurs, dont les gouvernements, les universités, et les secteur privé et partenaires, à rejoindre cet effort collectif, l’ambition étant de faire de cette décennie celle de la renaissance sanitaire africaine, une Afrique confiante, compétente et créative, maîtresse de sa santé et de son avenir. S’exprimant à la clôture du Sommet, le directeur délégué de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé (FM6SS), Pr. Youns Bjijou, a souligné que l’AAHS, qui célèbre son premier anniversaire, incarne une Afrique qui se lève, s’organise et construit son avenir en santé, en dignité et en souveraineté. Il a rappelé que la réduction des dépenses de santé supportées par les ménages constitue un indicateur essentiel de performance et une condition incontournable pour atteindre la Couverture Sanitaire Universelle. “Pour les 20 à 25 % de la population vivant dans l’indigence, des mécanismes de prise en charge concrets et efficaces sont indispensables”, a-t-il fait savoir, estimant que cet impératif s’inscrit dans un élan continental porté par une volonté partagée de bâtir des systèmes plus justes. Cet élan, a-t-il poursuivi, trouve son inspiration dans la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dont les orientations en matière de souveraineté sanitaire et de coopération Sud-Sud tracent une voie claire pour le continent. Par la même occasion, l’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé a signé deux accords de partenariat avec l’Université des Sciences et de la Santé au Gabon et l’Université Joseph Ki-Zerbo du Burkina Faso. Ces accords visent à renforcer les relations de coopération et les échanges entre ces institutions notamment dans les domaines de l’enseignement, la formation et la recherche.