BRICS/Afrique: la démarche sud-africaine trahit une tentative de distorsion des processus multilatéraux établis – Cherkaoui Roudani –

La tenue de la réunion « BRICS/Afrique » sans la consultation préalable et la participation active des nations clés constituant le groupement BRICS, traduit une tentative manifeste de distorsion des processus multilatéraux établis, où le consensus et la coopération entre les membres devraient être les piliers fondamentaux, a souligné le politologue Cherkaoui Roudani.  L’entreprise initiée par l’Afrique du Sud visant à orchestrer la réunion « BRICS/Afrique » sans avoir obtenu l’aval des principaux États membres des BRICS laisse transparaître une intention mûrement réfléchie de défi diplomatique qui déploie ses ramifications à l’échelle du vaste continent africain, a relevé M. Roudani dans une déclaration à la MAP. Cette approche discutable semble témoigner d’une stratégie visant potentiellement à exploiter des divisions existantes ou à créer de nouvelles fractures diplomatiques dans un contexte mondial, régional et continental déjà complexe. De surcroit, cette approche diplomatique sud-africaine irrationnelle et déconcertante s’ajoute à d’autres manœuvres ayant suscité la confusion, l’incrédulité et l’incompréhension, a-t-il fait observer. Selon M. Roudani, la dimension manipulatrice sous-jacente à cette démarche s’inscrit dans une logique de jeu diplomatique où la sélection « sélective » des participants pourrait être utilisée pour servir des intérêts spécifiques ou pour encourager des dynamiques de rivalité entre les acteurs. Dans ce sens, il a estimé que l’Afrique du Sud cherche à renforcer sa propre influence et à imposer sa vision sur des enjeux stratégiques d’importance majeure dans le continent africain. M. Roudani a tenu à souligner que l’invitation à cette réunion n’est pas une initiative des BRICS ou de l’Union Africaine, mais émane de l’Afrique du Sud, à titre national. A ce propos, il a indiqué que la réaction du Maroc met en lumière des enjeux à la fois diplomatiques, politiques et stratégiques de cette démarche diplomatique controversée de Pretoria. En refusant cette invitation, le Maroc affirme l’importance fondamentale de la souveraineté nationale dans ses décisions de politique étrangère, a-t-il indiqué, notant qu’au-delà de la préservation de ses intérêts nationaux, le Royaume cherche à assurer la sauvegarde de ses intérêts cruciaux, vitaux et stratégiques, ainsi que de son positionnement diplomatique. « En somme, l’organisation de cette réunion par l’Afrique du Sud sans la participation concertée des principaux membres des BRICS ne peut être perçue simplement comme un acte isolé, mais plutôt comme un acte diplomatique élaboré, démontrant une volonté délibérée de manipulation et de subterfuge », a-t-il précisé, relevant que cette machination soulève des inquiétudes sur la nature des relations régionales et multilatérales, tout en mettant en lumière les enjeux d’équilibre et d’intégrité diplomatique qui traversent le continent africain et au-delà.