Marrakech : M. Mayara appelle à faire du Forum économique parlementaire pour la région euro-méditerranéenne et du Golfe un centre de réflexion pour l’avenir
Le Président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara, a appelé, mercredi à Marrakech, à l’institutionnalisation du Forum économique parlementaire pour la région euro-méditerranéenne et du Golfe, à même d’en faire un centre de réflexion commune pour l’avenir. Intervenant en ouverture de la session constitutive de ce Forum, M. Mayara a fait état de la « grande ambition » pour l’institutionnalisation de ce rendez-vous économique parlementaire, pour en faire un centre de réflexion commune pour l’avenir, tout en le dotant des ressources financières et humaines nécessaires à son fonctionnement pour lui permettre de suivre la dynamique de développement dans la région et favoriser l’émergence d’un modèle régional avancé de coopération économique et d’échange d’expériences aux niveaux législatif, commercial et financier. Ce forum, a-t-il affirmé, constitue « un moment historique pour donner des signaux forts de la détermination des deux régions à construire de nouveaux ponts économiques et de développement afin de libérer les énergies et tirer profit des grandes opportunités qui s’offrent selon une approche basée sur l’efficacité et le principe gagnant-gagnant. L’accueil par la Chambre des conseillers de cette rencontre émane de sa conviction quant à l’importance du partenariat stratégique entre les régions euro-méditerranéenne et du Golfe, mais aussi de la volonté du Royaume du Maroc, sous la sage conduite de SM le Roi Mohammed VI, de contribuer efficacement à la dynamique régionale, a-t-il relevé. M. Mayara a également exprimé sa certitude que cette rencontre permettra de dégager de nouvelles priorités de coopération économique entre les deux régions et d’explorer les perspectives de création d’une zone économique commune plus intégrée. Dans ce contexte, il a rappelé la conjoncture économique et géopolitique dans laquelle se tient ce Forum, soulignant que les multiples défis auxquels est confrontée la région « nous interpelle tous pour contribuer à la construction d’une coopération juste et équitable capable d’opérer un changement de qualité dans le système économique mondial et à établir un nouveau modèle de partenariats entre les pays du Nord et du Sud, afin de servir au mieux les intérêts des peuples de la région et réaliser leurs aspirations à une vie décente et à la prospérité. Il a également mis l’accent sur l’importance de mobiliser toutes les énergies pour l’émergence d’une nouvelle génération de droits économiques et sociaux, en renforçant la souveraineté alimentaire, sanitaire et énergétique, et en œuvrant au renforcement des mécanismes d’une coopération internationale en la matière, basée sur le respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de Etats. A cet égard, le président de la Chambre des conseillers a fait observer que les relations économiques entre les régions euro-méditerranéenne et du Golfe restent en deçà des aspirations et ne favorisent pas l’intégration économique souhaitée, relevant que le volume des échanges commerciaux entre les deux régions n’excédait guère les 150 milliards de dollars. Il a appelé, en ce sens, à oeuvrer pour la relance du processus de Barcelone et à l’élargissement de son champ d’application, mais aussi pour le renforcement institutionnel de l’Union pour la Méditerranée, à la reprise des négociations pour la création d’une zone de libre-échange entre l’Europe et le Golfe pouvant être élargie à l’avenir aux pays de la rive sud de la Méditerranée, et à la coordination d’un plaidoyer commun dans le cadre de la réforme de l’Organisation mondiale du commerce, pour pouvoir défendre les intérêts commerciaux de la région. Il a également noté que le développement des échanges commerciaux et de leur cadre institutionnel et juridique entre les deux régions permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives pour l’ensemble des pays de la région et facilitera l’accès de leurs entreprises aux marchés mondiaux, notamment la zone de libre échange africaine, la zone de libre-échange pour l’Asie et le Pacifique et le Marché commun du Sud (MERCOSUR). Dans ce cadre, M. Mayara, également président de l’Association des Sénats, Chouras et Conseils équivalents d’Afrique et du Monde arabe, a exprimé la disponibilité du Royaume du Maroc à contribuer à toutes les dynamiques susceptibles de renforcer les partenariats économiques. Par ailleurs, M. Mayara a estimé que l’économie, malgré sa grande importance, ne peut à elle seule rapprocher les peuples et les civilisations, appelant à oeuvrer aussi « pour l’unification des efforts face aux dangers qui nous guettent, tel que le fléau du terrorisme qui ne cesse de se répandre dans notre environnement géostratégique ». A cet égard, il a appelé à « resserrer les rangs afin d’assécher les sources de financement du terrorisme et combattre tous ses soutiens parmi les courants idéologiques extrémistes et les groupes séparatistes, ces derniers ayant fait alliance avec les terroristes, les trafiquants de drogue et d’organes humains et utilisent les enfant dans les conflits, afin de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité des pays ». Les travaux de ce Forum, initié par la Chambre des conseillers du Royaume du Maroc et l’Assemblée Parlementaire de la Méditerranée (APM), se poursuivront jeudi avec au programme plusieurs sessions thématiques axées notamment sur la coopération entre les deux espaces géographiques et l’intensification des efforts à même de relever ensemble les défis communs, à leur tête la croissance économique et la préservation de la paix et de la sécurité dans la région. Cette rencontre de haut niveau réunit des parlementaires venant de plus de 30 pays ainsi que des responsables gouvernementaux, des acteurs des secteurs public et privé, des universitaires, des experts, des hommes d’affaires et des représentants de la société civile.