Les relations entre le Maroc et les pays de la CEDEAO reposent sur des liens culturels, spirituels et civilisationnels profonds – M. Mayara –
Les relations entre le Maroc et les pays de la la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) reposent sur des liens culturels, spirituels et civilisationnels profonds, a déclaré, lundi à Abuja, le président de la Chambre des conseillers, M. Enaam Mayara. S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire du parlement de la CEDEAO au titre de l’année 2022, M. Mayara, qui représentait le Maroc à cet évènement, a indiqué que ces relations sont régies par les valeurs de solidarité, du respect mutuel et de lutte commune pour la consolidation de la paix et de la stabilité. En plus, « elles ne datent pas d’aujourd’hui, le Maroc a des prolongements subsahariens avérés et a tissé historiquement des liens solides avec les pays de la région », a-t-il poursuivi. Ces relations historiques ont été appuyées par les visites effectuées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, dans plusieurs pays de la CEDEAO, ainsi que par celles effectuées par ses frères et amis dans notre pays, a-t-il ajouté. Ces visites ont été couronnées par la conclusion et la signature de plusieurs conventions et accords de coopération dans le cadre d’un partenariat basé sur la solidarité partagée, le co-développement et une coopération Sud-Sud renouvelée, a-t-il mis en avant. Il a fait savoir aussi que ces accords visent la réalisation de plusieurs projets communs de grandes portées économiques et sociales dans des secteurs variés allant de l’agriculture, des infrastructures, des finances, des télécoms, de l’énergie et des mines et de la formation des cadres. Le Maroc entretient également des relations institutionnelles avec la CEDEAO, dont il jouit d’un statut d’observateur depuis 2005, a-t-il relevé, soulignant que, dans ce cadre, le Maroc est déjà en action à la faveur de cet ensemble stratégique dont il se sent partie prenante. S’agissant du projet de gazoduc Nigeria-Maroc, le mémorandum d’entente a été signé récemment à Rabat, avec la CEDEAO et, à Nouakchott avec la Mauritanie et le Sénégal, a-t-il rappelé, affirmant que ces étapes constituent un jalon essentiel dans le processus de réalisation de ce projet. « Au cours de cette période, notre pays a été honoré de participer à plusieurs réunions de votre auguste organisation et de contribuer à ses activités. Cette dynamique souligne l’intérêt crucial qu’accorde le Maroc à vos pays, au continent africain et à la coopération Sud-Sud », a-t-il soutenu. Dans ce sens, le président de la Chambre des conseillers a fait remarquer que la diplomatie économique est devenue un crédo incontournable face aux impacts de la mondialisation sur les relations internationales et sur les économies nationales et régionales, en particulier, insistant que « c’est là où la coopération Sud-Sud prend tout son sens. La coopération et les relations win-win représentent une nouvelle stratégie pour consolider l’intégration régionale ». « Le renforcement des relations économiques, commerciales et la consolidation des investissements entre le Maroc et les pays de la CEDEAO, ne sont plus l’apanage des discours, mais une réalité concrète que nous exerçons tous les jours », a-t-il déclaré, confirmant que « de la même manière, pour le Maroc, la coopération Sud-Sud n’est plus un simple slogan, mais une nécessité impérieuse, imposée par l’acuité et l’ampleur des défis qui se posent à nos pays ». « De fait, il est impossible de compter sur les formes traditionnelles de coopération, qui sont désormais incapables de répondre aux besoins croissants de nos peuples, eux-mêmes de plus en plus exigeants », a-t-il expliqué. « C’est pourquoi le Maroc s’attache à mettre en place des projets concrets, dans les secteurs productifs, vecteurs de croissance et créateurs d’emplois, et impactant directement la vie des citoyens. Cette réalité trouve son illustration dans l’évolution et la diversification des partenariats qui unissent le Maroc à un certain nombre de pays de la CEDEAO et qui portent sur le développement humain et divers domaines sociaux, économiques et religieux », a-t-il détaillé. Plusieurs opportunités de complémentarité économique existent entre le Maroc et les pays de la CEDEAO dans divers secteurs prometteurs, a indiqué M. Mayara. En effet, au-delà du commerce classique, les liens durables tissés entre les entreprises et les investisseurs du Maroc et celles de la région de la CEDEAO, sont des projets porteurs de forte valeur ajoutée de part et d’autre et forment un socle solide et crédible pour la diversification des relations économiques, a-t-il fait observer. « Ainsi, ces dernières années, le Maroc et les pays de la région sont animés par une importante dynamique en matière d’investissements dans les infrastructures. Plusieurs mégaprojets ont vu le jour en matière de transport terrestre, portuaire et aérien, ou encore en matière d’énergie », a-t-il rappelé. « Un autre domaine, important dans la coopération entre le Maroc et les pays de la CEDEAO est le domaine sécuritaire, car comme vous le savez, la paix est préalable à tout développement », a-t-il enchaîné. « Dans ce cadre, le Maroc est animé par une véritable démarche de coopération et un esprit de partage, étant donné que l’approche marocaine dans le domaine sécuritaire s’articule autour de trois piliers indissociables, à savoir la sécurité, le développement humain et la formation », a-t-il assuré. Il a tenu, par la même occasion, à souligner que « la CEDEAO, de part sa position géostratégique, est l’espace le mieux adapté pour faire face aux défis de la sécurité au Sahel, car elle dispose d’un capital multidimensionnel, lui permettant d’être le leader dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la région ». Au sujet de la diplomatique parlementaire, M. Mayara a dit que « sans aucun doute, celle-ci joue dorénavant un rôle irréfragable dans le renforcement de la coopération et la convergence des positions d’abord sur les questions bilatérales et régionales, ainsi que dans l’examen des moyens de développer les relations économiques, commerciales et humaines, mais également dans le but d’investir des possibilités prometteuses dans la coopération ». La Chambre des conseillers du Royaume du Maroc a toujours veillé à renforcer ses relations avec le parlement de la CEDEAO, a-t-il mis en avant. En octobre 2017, les deux institutions ont signé une convention de coopération afin de renforcer les relations d’amitié exceptionnelles et historiques unissant nos pays et nos peuples, a-t-il indiqué, ajoutant que les objectifs de cette convention ont été consolidés à travers la signature de la « Déclaration de Laâyoune », qui a couronné la visite importante du président du parlement de la CEDEAO, Sidie Mohammed Tunis au Maroc, en février dernier. Il s’agit d’une déclaration qui s’articule autour de l’impératif de la co-construction et la coopération étroite entre notre institution et le parlement de la CEDEAO, a-t-il fait savoir, affirmant que « de cette manière, nous tirerons ensemble profit de toutes les opportunités offertes en vue de consolider et d’approfondir la coopération parlementaire entre nos deux institutions ». Cette prise de conscience est garante des relations économiques et commerciales entre le Maroc et les pays de la CEDEAO, a-t-il assuré, soulignant que « nous capitaliserons sur les opportunités mutuelles et nous saurons exploiter la valeur ajoutée du partenariat parlementaire entre la Chambre des conseillers et le parlement de la CEDEAO ». Echange d’expériences et partage d’expertises dans les domaines de l’action parlementaire constituent la voie que nous empruntons désormais, notamment concernant les questions régionales et les sujets d’intérêt commun, a-t-il renchéri, affirmant que « cette déclaration permettra sans doute l’élargissement de la consultation entre les deux institutions législatives dans l’intérêt commun de nos pays frères et amis ». La cérémonie d’ouverture a été marquée par la participation du président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, du président de la CEDEAO, président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, du président du parlement de la CEDEAO, Sidie Mohammed Tunis, du président de la Commission de la CEDEAO, Omar Aliou Touray, du président de la Cour de justice de la CEDEAO, Edward Amoako Asante, et du président du parlement panafricain, Fortune Charumbira. A cette occasion, MM. Buhari et Sissoco Embaló ont reçu des prix de reconnaissance du président du parlement de la CEDEAO.