La souveraineté vaccinale fait partie d’une vision Royale perspicace pour garantir la sécurité sanitaire du Maroc – expert –

La souveraineté vaccinale fait partie d’une vision royale perspicace pour garantir la sécurité sanitaire du Maroc, a indiqué samedi le médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, Tayeb Hamdi. Dans un entretien à la MAP, l’expert a relevé que la vision de SM le Roi Mohammed VI visant à renforcer la souveraineté sanitaire en tant que base de la sécurité stratégique du Maroc et la supervision royale de la mise en oeuvre de ce chantier, a permis au Royaume de se positionner en tant que pays pionner en la matière sur les plans régional et continental. L’usine de fabrication de vaccins anti Covid-19 et autres vaccins dont la cérémonie de lancement des travaux de réalisation a été présidée, jeudi à Benslimane, par le Souverain, fera du Maroc un hub de biotechnologie de premier plan à l’échelle de l’Afrique, a-t-il estimé, notant que ce projet « vital » permettra de subvenir aux besoins du continent à travers l’intégration de la recherche pharmaceutique, le développement clinique, la fabrication et la commercialisation des produits biopharmaceutiques de grande nécessité. Ce projet d’envergure permettra la fabrication de substance active de plus de 20 vaccins et produits bio-thérapeutiques, incluant 3 vaccins anti Covid-19, en moins de 3 ans au Maroc, couvrant plus de 70% des besoins du Royaume et plus de 60% de ceux du continent, a fait observer M. Hamdi, ajoutant que le Maroc sera en mesure de produire plus de 600 millions doses d’ici la fin de l’année et plus de 6 milliards de doses de vaccins différents à l’horizon 2025. L’expert a par ailleurs souligné que les fondements de la souveraineté sanitaire s’appuient sur les prestations que fournissent les ressources humaines dont les médecins, les infirmières, les biologistes et les autres professionnels de la santé, faisant remarquer que le projet royal relatif à la généralisation de la couverture sociale et à la refonte du système de la santé s’inscrit dans ce cadre. Ce projet se veut la locomotive d’une série de réformes structurelles visant à augmenter le nombre et l’efficacité des médecins et des professionnels de la santé au Maroc en améliorant leurs conditions de travail dans les secteurs public et privé, a-t-il indiqué, soulignant que la vision royale couvre aussi la révision de la législation permettant de drainer les investissements étrangers dans le secteur sanitaire et hospitalier afin de garantir la mise à niveau de l’offre sanitaire dans le Royaume. M. Hamdi a, en outre, indiqué que les piliers de la souveraineté sanitaire sont également liés au développement et à la fabrication des équipements et dispositifs médicaux de diagnostic et de traitement, notant que le Maroc se dirige, après avoir signé des accords de partenariat entre secteurs public et privé et institutions de recherche il y a quelques semaines, pour encourager le développement de la recherche, de l’investissement et de la fabrication des dispositifs médicaux au Maroc conformément aux normes internationales. Il a estimé que les nouvelles technologies de la santé constituent également des piliers pour garantir la souveraineté sanitaire nationale dans les domaines des équipements de diagnostic, des traitements et des biotechnologies, y compris les nouveaux vaccins, les thérapies biologiques, cellulaires et génétiques. Parmi ces innovations, il a cité la télémédecine, l’utilisation de robots, ainsi que les technologies qui visent à élargir et démocratiser l’accès aux soins, à réduire les coûts et à rationaliser l’utilisation des ressources humaines. Pour surmonter les difficultés qui entravent l’investissement dans les industries des vaccins, l’expert a souligné la nécessité de disposer de l’expérience dans l’industrie pharmaceutique en général et des médicaments stériles en particulier, ainsi que de technologies et expertises pointues et de haut niveau, relevant que le contrôle de la qualité à lui seul nécessite 70% du temps de production des vaccins outre l’intervention de 30% des employés de la chaîne de production. Parmi les obstacles à l’investissement dans les vaccins, M. Hamdi a cité les contraintes du marché qui n’est pas aussi large que celui des médicaments. De nombreux pays ne peuvent pas investir dans la fabrication de vaccins en raison des exigences élevées et des investissements requis par rapport aux marchés d’écoulement du produit, qui vont au-delà des marchés nationaux, a-t-il expliqué. Et l’expert de conclure que l’excellence marocaine est représentée dans la réalisation du projet de fabrication de vaccins en partenariat entre les secteurs public et privé, sous la supervision Royale directe, ce qui fera du Royaume un hub à l’échiquier continental et mondial dans ce domaine.