Programme gouvernemental : Nécessité de bien mesurer l’ampleur des défis sociaux et économiques (Syndicats et CGEM)
Les représentants des syndicats et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à la Chambre des conseillers ont mis en avant, mercredi lors d’une séance plénière consacrée à la discussion du programme gouvernemental, la nécessité de bien mesurer l’ampleur des défis sociaux et économiques. Lors de cette séance qui s’est déroulée en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, le groupe de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a dit espérer que le programme gouvernemental réponde aux aspirations légitimes des citoyens à travers la redistribution des richesses et la réduction des disparités sociales et spatiales, se disant convaincu que le nouveau gouvernement se trouve face à une « opportunité historique » qu’il ne faut pas manquer. Le groupe a, en outre, fait part de son soutien au programme gouvernemental, « conditionné par le respect des engagements et le service des travailleurs marocains », assurant qu’il n’hésitera pas à formuler des propositions et alternatives, et à faire valoir la critique constructive. De son côté, le groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a souligné la nécessité de garder en tête l’ampleur des défis sociaux et économiques liés à la lutte contre la crise pandémique, estimant, à cet égard, que l’opérationnalisation du NMD dans ses dimensions économique et sociale, requiert l’adoption d’une approche politique intégrée visant à améliorer le climat des affaires et à préserver les équilibres macroéconomiques. Le groupe a également appelé à adopter une politique sociale appuyant le développement humain avec l’élargissement de la couverture sociale et de la classe moyenne, outre la réduction des disparités entre les milieux urbain et rural, soulignant, dans ce sens, le rôle important que joue l’entreprise dans la création de l’emploi et d’un climat favorable aux affaires. De son côté, le groupe de l’Union marocaine du travail (UMT) a soulevé avec « satisfaction » des indicateurs positifs incorporés au programme gouvernemental, à travers nombre de notions à caractère social et droit-de-l’hommiste, telles l’Etat social, la protection sociale globale, la réforme inclusive du système de l’Education et la réduction des disparités sociales et spatiales. Le programme gouvernemental a apporté une « vision » de complémentarité entre les secteurs public et privé en matière de croissance économique, a fait observer le groupe, insistant sur l’impératif d’adopter une approche participative comme principe jetant les jalons de la démocratie sociale. Le groupe a ensuite exprimé sa détermination à « interagir positivement » avec toutes les initiatives nationales visant à renforcer les droits et les acquis de la classe ouvrière en vue de réunir les conditions du décollage économique. Quant au groupement de la Confédération démocratique du Travail (CDT), il a indiqué que le but principal de tout gouvernement consiste, en principe, à « lutter contre la corruption, le chômage, la pauvreté, la précarité et à renforcer les droits et les libertés », faisant remarquer que la conjoncture actuelle exige principalement l’édification de l’Etat social et un consensus autour de l’instauration des fondements d’un nouveau contrat social. Le groupement a par ailleurs noté « l’absence de l’institutionnalisation du dialogue social et des revendications de la classe ouvrière dans le programme gouvernemental », relevant qu’il en est de même pour les engagements sociaux convenus avec les précédents gouvernements. Pour le groupe de la CDT, le programme gouvernemental reflète une « forte présence des revendications, attentes et intérêts du Patronat, aux dépends des aspirations et desiderata de la classe laborieuse ». Pour sa part, le représentant de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) a avancé que le programme du gouvernement, qui constituera la base de l’évaluation de son action, que ce soit à travers les mécanismes de contrôle parlementaire ou moyennant l’évaluation des politiques publiques », se heurte fondamentalement au défaut d’indicateurs chiffrés et d’un calendrier d’exécution bien défini. En réponse à ces interventions, M. Akhannouch a réaffirmé le réalisme du programme gouvernemental basé sur un consensus entre les trois partis de la majorité, soulignant la nécessité de conjuguer l’ensemble des efforts, majorité et opposition, afin d’aller de l’avant pour atteindre le développement escompté à la lumière de la conjoncture actuelle marquée par la pandémie. À cet égard, le chef du gouvernement a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les investissements afin de créer des opportunités d’emploi et d’assurer le développement du pays et la prospérité pour les citoyens, notant que toutes les régions et collectivités territoriales du Maroc devraient s’inscrire dans le prolongement des programmes et chantiers nationaux pour rendre possible leur mise en œuvre optimale.