Négociations de coalition : Un second round crucial
Le Chef de gouvernement désigné, Aziz Akhannouch a bouclé mercredi le premier round des négociations de coalition, lesquels pourparlers ont montré des divergences et des convergences sur le plan de la participation ou pas des partis au prochain gouvernement. Des leaders politiques ont ainsi formellement exprimé le souhait de leur parti de faire partie du prochain cabinet comme le Secrétaire général de l’Union constitutionnelle (UC), Mohamed Sajid, alors que son homologue à la tête du PAM (Parti Authenticité et Modernité), Abdellatif Ouahbi a déclaré avoir reçu des »signaux encourageants » de la part du Chef de gouvernement désigné. En revanche, d’autres dirigeants de partis ont dit vouloir attendre la décision de leurs organes décisionnels avant de se prononcer sur la question. C’est le cas du parti de l’Istiqlal (PI) dont le Secrétaire général, Nizar Baraka a affirmé à l’issue de son entrevue avec M. Akhannouch que l’offre politique qui lui a été présentée sera discutée au niveau du conseil national du parti. Tout comme l’USFP (Union Socialiste des Forces Populaires) qui réunira son conseil national pour la même raison quoique son Premier Secrétaire, Driss Lachgar a confié publiquement que son parti est toujours prêt à apporter sa contribution pour le succès du nouveau projet de développement. Pour sa part, le Secrétaire général du Mouvement Populaire (MP), Mohand Laenser, a déclaré que les négociations de coalition ont été pour lui et son parti une occasion d’avoir une idée précise sur le mode opératoire suivant lequel le Chef de gouvernement désigné entend former son gouvernement et aussi de livrer son opinion sur le sujet, en précisant que le Mouvement populaire place l’intérêt de la nation au dessus de toutes autres considérations. De son côté, le Secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdellah, a d’emblée et sans ambages écarté toute participation de son parti au gouvernement. Un positionnement au camp de l’opposition adopté également par le grand perdant lors des élections du 8 septembre, le PJD (Parti de la Justice et du Développement). Prenant acte des positions affichées par les partis concernés, le Chef de gouvernement désigné a fait savoir mercredi que le premier round des consultations pour la formation d’une coalition gouvernementale, qui se poursuivront régulièrement, était « important et fructueux » et que les contours de la majorité gouvernementale se préciseront au cours de la semaine prochaine. « Nous avons tenu des rencontres avec des chefs de partis politiques durant lesquelles chaque parti a présenté sa vision et son appréciation de cette étape », a affirmé M. Akhannouch dans une déclaration à la presse. Cela dit, le second round des négociations de coalition s’annonce, d’ores et déjà, crucial, pouvant même déboucher sur l’annonce des membres du prochain gouvernement. »Nous allons engager, à partir de ce jour, des consultations avec les partis, avec lesquels nous serons en accord à l’avenir pour la formation d’une majorité cohérente, homogène et porteuse de programmes convergents », avait déclaré M. Akhannouch peu après avoir été nommé vendredi dernier chef de gouvernement par SM le Roi Mohammed VI lors d’une audience Royale au Palais Royal de Fès. Son parti, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) avait déjà annoncé la couleur par la voix d’un des membre de son bureau politique, en l’occurrence Rachid Talbi Alami qui avait indiqué que le programme de son parti ainsi que la convergence des visions et des idées seront les seuls critères qui détermineront la participation ou pas des autres partis au gouvernement. Si enfin la formation d’un gouvernement homogène, fort et solidaire est l’objectif premier des partis associés aux négociations de coalition, il est permis aujourd’hui de s’interroger sur le poids et la pertinence de l’opposition qui fera front au prochain gouvernement, conformément aux dispositions de la constitution qui lui octroie de larges prérogatives.