Élections du 8 septembre : Cinq questions au secrétaire général du Parti Annahda, Said Ghennioui
Le secrétaire général du Parti Annahda, Said Ghennioui, a présenté, dans un entretien à la MAP à l’occasion des élections du 8 septembre, les principaux points du programme de sa formation, ainsi que ses propositions pour sortir de la crise économique imposée par la covid-19. 1 – Quels sont les axes principaux de votre programme électoral ? « Pour les élections régionales et communales, notre parti escompte, à travers son programme électoral, créer les conditions nécessaires à la consécration de la démocratie participative et à la réalisation d’un modèle de gestion communal démocratique ». La promotion de la démocratie locale, à travers l’organisation de rencontres régulières avec les citoyens pour traiter des préoccupations locales, en plus de la participation à la création d’associations de quartiers qui serviront à la fois d’interlocuteurs et de partenaires, figure parmi les points saillant du programme du Parti Annahda. Pour y parvenir, le parti ambitionne de rapprocher la commune des citoyens via la création d’un site web, en plus d’assurer et d’améliorer la qualité des services dévolus à l’usager. Autre objectif du programme, le développement des perspectives des communes à travers la promotion de leurs activités sportives et culturelles et la création d’espaces pour les enfants et les jeunes. S’agissant des élections législatives, « nous avons un programme réaliste porteur d’une série de grandes lignes relatives à la gouvernance censée primer en matière de gestion ». Il s’agit de neuf axes principaux, à savoir la consécration de l’Etat de droit, la rationalisation des finances et la justice fiscale, la promotion des jeunes, l’indépendance des médias, la promotion de la culture et du patrimoine nationale et la refonte du système de transports publics. Pour ce qui est de l’emploi, « notre programme entend réhabiliter le service civil, créer une banque de projets et une école de formation à l’entrepreneuriat pour les jeunes et réformer le code du travail ». Au niveau de l’éducation, une refonte urgente du système est nécessaire pour que l’école puisse à nouveau s’acquitter du rôle qui lui est dévolu et inculquer les valeurs de citoyenneté aux générations montantes. Alors que sur le volet sanitaire le parti a pour ambition d’assurer l’accès aux soins à tous et en particulier aux catégories vulnérables. 2 – Quel est votre point de vue concernant le quotient électoral ? Pensez-vous qu’il augmente les chances de votre formation ? Le quotient électoral n’affecte en aucun cas l’égalité des chances. « Au contraire, il permet de renforcer la participation aux élections, de limiter l’abstention et de mettre un terme au monopole de certains partis sur des sièges à la chambre des représentants. » Il permettra également au Parti Ennahda d’avoir plus de chance de décrocher des sièges. Ce mécanisme est un excellent moyen de promouvoir la représentative partisane et sa diversité. 3 – En cette période de crise économique due à la pandémie, quelle réponse entend apporter votre parti ? Le Maroc, à l’instar des autres pays du monde, a plusieurs défis à relever. Les principaux étant de consolider le tissu économique national en renforçant la structure économique pour faire face à la concurrence féroce imposée par la mondialisation et le second étant d’œuvrer au maintien de relations internationales équilibrées qui préservent la position et l’image du Royaume dans le système international et son rayonnement. Pour pouvoir relever ces défis le parti a fait une série de propositions dont une composition gouvernementale limitée à 15 membres qui travaille sous la tutelle du chef du gouvernement qui devra assurer l’harmonie entre les différents départements ministériels. Il s’agit également de la promulgation d’une loi concernant les salaires et les avantages des institutions publiques, en plus de soumettre ces institutions au contrôle des deux chambres du parlement. Présenter les lois de règlement au parlement durant les six mois suivants la fin de l’année budgétaire est également nécessaire. De même qu’il faut offrir à la direction générale des impôts les moyens de lutter contre l’évasion fiscale. Le système de l’impôt sur le revenu doit être révisé de sorte à améliorer le pouvoir d’achat et d’établir une équité fiscale. La mise en place un impôt sur la fortune s’impose, tout comme il est important d’adopter un système d’impôt sur les sociétés qui encourage la productivité et lutte fermement contre la spéculation et l’évasion fiscale. 4 – Quelle est votre ambition pour les échéances du 08 septembre ? Le résultat escompté par notre Parti s’inscrit de plein pied dans la stratégie qu’il a adopté depuis sa création, à savoir la formation à la politique comme moyen de faire émerger des potentialités politiques nationales jeunes et sans cesse renouvelée. Les échéances législatives, communale et régionales s’imposent comme un défi pour Annahda permettant de tester les potentialités du parti sur le terrain et donc de participer concrètement à la formation de ses composantes. En participant à ces élections, les secrétariats régionaux et provinciaux auront l’occasion de s’assurer de la réussite des investissements effectués par le parti à ce jour. « Nous nous sommes fixé l’objectif d’assurer une couverture de 40% de l’ensemble des collectivités territoriales ». 5 – Pour la première fois le Maroc organisera les élections législatives, régionales et communales en un jour, qu’en pensez-vous et comment vous y êtes-vous préparé ? « Le défi de participer aux scrutins communal, régional et législatif n’est pas évident compte tenu des moyens limités dont nous disposons, mais grâce à la volonté des militantes et militants dans l’ensemble des branches du parti, nous pensons être en mesure de relever le défi ». Pour ce faire, nous avons organisé plusieurs réunions au niveau du bureau politique du parti et des bureaux régionaux et provinciaux pour déterminer la stratégie à adopter, tant au niveau des accréditations que de la campagne électorale.