En accueillant le dénommé Brahim Ghali, le gouvernement espagnol s’est englué dans un marécage de contradictions – expert –
En accueillant le dénommé Brahim Ghali, le gouvernement espagnol s’est englué dans un marécage de contradictions, affirme Hamza Hraoui, cofondateur de MGH Partners, un cabinet d’affaires publiques et de diplomatie alternative franco-africain basé à Paris. « Avec cet acte inamical, le gouvernement espagnol a frôlé le bellicisme et a fragilisé son partenariat avec un allié économique et sécuritaire important », souligne cet expert dans une tribune sous le titre « L’Espagne devra choisir », publiée par le journal français « La Tribune » dans sa rubrique Afrique. Selon lui, en accueillant « le chef du Polisario » sans en informer Rabat, « la posture espagnole, en plus d’être floue est très peu acceptable, si l’on se met à la place de Rabat ». « Comment l’Espagne peut à ce point être aveuglée en s’obstinant autour d’une très hypothétique indépendance du Sahara, qui représente non seulement une hérésie, mais un danger pour sa propre souveraineté ? », s’est-il interrogé. D’ailleurs, a-t-il dit, la récente tension diplomatique avec Madrid est venue confirmer que « le Maroc veut régler une fois pour toutes la question du Sahara », outre le fait qu’elle a révélé que le Royaume dispose d’un « game changer » et « le fait savoir ». Il explique que « compte tenu de la trajectoire des deux pays, la relation entre Rabat et Madrid ne peut être figée, elle est dans une mue permanente. Chaque partie devra jouer le jeu pour sanctuariser une relation apaisée, car les deux États, géographie oblige, font face aux mêmes risques géopolitiques », notant que « si le Maroc n’a pas d’autre choix que de poursuivre l’édification de sa crédibilité géopolitique, notamment vis-à-vis de l’Europe, la responsabilité de l’Espagne consiste aujourd’hui à choisir. Choisir entre la clarté ou le défaussement diplomatique. En d’autres termes, choisir entre un axe Madrid-Rabat renforcé pour faire prospérer la Méditerranée, ou la défiance systémique ». « Les dialogues stratégiques entre les deux acteurs régionaux ne peuvent plus attendre », estime l’auteur de la tribune, pour qui « le binôme maroco-espagnol devra apprendre à développer des choses ensemble : nouvelle économie, conquête spatiale, énergie renouvelable, ou encore le projet de tunnel ferroviaire en dessous du détroit de Gibraltar, qui peut être un formidable catalyseur d’entente bilatérale ». « A nous maintenant de tenter d’espérer que cet imbroglio diplomatique soit une partie de flamenco de mauvais goût, plutôt qu’une Reconquista revisitée et vouée à l’échec », conclut-il.