Des experts saluent les efforts du Maroc pour faire de son Sahara un modèle d’intégration et de développement en Afrique
Paris – Des universitaires, juristes et spécialistes des droits de l’homme ont loué, mardi, les efforts du Maroc visant à faire de son Sahara un modèle d’intégration et de développement en Afrique, lors d’une visioconférence organisée à l’initiative du Cercle Droit et Démocratie.
Les intervenants à cette conférence virtuelle, modérée par le journaliste et essayiste Jérôme Besnard sous le thème «Le Sahara marocain, un modèle d’intégration et de développement en Afrique» ont souligné, tour à tour, la pertinence de l’approche marocaine pour les provinces du sud en mettant en avant les avantages du modèle pour le développement de cette région dont la dynamique actuelle et la stabilité la prédestinent à devenir un hub économique porteur d’opportunités pour tout le continent africain.
La pertinence de l’initiative marocaine d’autonomie pour la résolution du différend régional sur le Sahara marocain a également été soulevée par ces conférenciers, dont les universitaires Rahal Boubrik, Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois, le journaliste André Gakwaya et l’experte Aicha Douihi, de l’Observatoire du Sahara pour la paix, le développement et les droits de l’homme. Ils ont en particulier pointé la responsabilité de l’Algérie, qui s’obstine à continuer de soutenir et financer les séparatistes du polisario, pour la persistance de ce conflit artificiel. Ils ont dénoncé à cette occasion les manœuvres algériennes visant à contrecarrer les efforts diplomatiques du Maroc, et ce malgré les développements positifs en faveur de la marocanité du Sahara et la dynamique que connait cette question sur la scène internationale.
Cette conférence vient à point nommé dans un contexte où la question du Sahara connaît des développements importants, a relevé le Pr Rahal Boubrik, en référence notamment au « rejet franc » de la part de la communauté internationale des thèses dépassées de l’Algérie et du « polisario », matérialisé par la dynamique des retraits de reconnaissance de la soi-disant “rasd” et la fin du mythe de la « représentativité » du polisario.
L’universitaire marocain cite également le «consensus international large» autour de la marocanité du Sahara, qui se manifeste, entre autres, par la décision américaine du 10 décembre 2020, la poursuite de l’ouverture des Consulats généraux de plusieurs pays dans les villes de Laâyoune et de Dakhla, et l’inclusion du Sahara marocain dans les partenariats économiques et commerciaux conclus par le Maroc avec les grandes puissances.
A cela s’ajoute la présence d’un référentiel onusien solide pour parvenir à une solution définitive au différend régional sur le Sahara, qui affirme que ce différend ne saurait être résolu sans l’implication sérieuse et de bonne foi de la principale partie qui est l’Algérie, relève ce spécialiste des études africaines.
S’appuyant sur des fondements historiques, juridiques et politiques notamment les liens d’allégeance des tribus sahraouies aux Souverains du Maroc ou encore économiques incarnés par le commerce transsaharien prouvant la marocanité du Sahara, le Pr Rahal Boubrik insiste qu’il s’agit là d’un différend d’intégrité territoriale et non de décolonisation comme cherche à le présenter l’Algérie qui a créé l’entité fantoche du polisario et la soutient financièrement, diplomatiquement et militairement.
Dans son intervention sur «le rôle de l’Algérie dans la genèse et la persistance du différend sur le Sahara marocain», le journaliste André Gakwaya, directeur général de Rwanda News Agency, a pour sa part démonté les « contre-vérités » du discours algérien à ce sujet. Ce discours, alimenté par le « mythe de dernière colonie de l’Afrique» que seule l’Algérie s’obstine à utiliser dans le langage diplomatique, est une « usurpation de mémoire », a dénoncé l’analyste, convaincu lui aussi que la question du Sahara « n’est pas une affaire de décolonisation, mais de parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume», en référence au processus d’indépendance du Maroc des puissances coloniales, notamment espagnole et française.
Dans ce contexte, il a souligné la pertinence de la proposition marocaine d’autonomie, saluée par la communauté internationale comme seule solution pragmatique et réalisable à ce conflit, tout en appelant l’Algérie, qui se dérobe à ses responsabilités vis-vis des populations séquestrées dans les camps de Tindouf en refusant leur recensement, à s’impliquer sérieusement dans le processus onusien.
L’universitaire français Christophe Boutin qui a axé son intervention sur «l’évolution institutionnelle du Maroc» comme « facteur d’intégration au Sahara », a retenu trois niveaux à prendre en considération dans cette évolution. Ceux-ci ont trait respectivement à la constitution, au processus de régionalisation avancée et à l’initiative marocaine d’autonomie.
A ses yeux, le fait que la constitution marocaine reconnait, la composante saharo-hassanie comme l’une des composantes essentielles de l’identité nationale unie et indivisible, confirme la profondeur des liens du Maroc avec son Sahara.
Il a également souligné l’importance du processus de régionalisation avancée et de décentralisation poussée dans lequel le Royaume s’est engagé, en conférant des compétences propres aux régions, y compris les provinces du sud, dans une approche de « démocratie élective et participative ».
L’expert a aussi salué la pertinence de la proposition marocaine d’autonomie pour les provinces du sud qui s’inscrit dans l’esprit de cette évolution.
L’experte Aicha Douihi, de l’Observatoire du Sahara pour la paix, le développement et les droits de l’homme, s’est attardée quant à elle sur la portée et les atouts du modèle de développement économique, socio-culturel et humain au Sahara.
Elle considère que la thématique du modèle d’intégration et de développement que représente le Sahara marocain pour l’Afrique, objet de cette conférence, vient à point nommé, au moment où cette région « s’est engagée dans une dynamique vertueuse de développement, qui en fait un véritable hub économique pour toute l’Afrique de l’Ouest ».
«Aujourd’hui, les populations du Sahara jouissent d’un climat de liberté et de prospérité inégalé dans le reste de la région sahélo saharienne. La région du Sahara est la plus stable de la bande sahélo saharienne grâce aux libertés garanties par la Constitution de 2011, et aux politiques visionnaires mises en œuvre», a-t-elle relevé.
Et de rappeler que l’adoption par le Maroc d’une approche inclusive et intégrée a conduit à l’élaboration d’un modèle de développement pour les régions du Sud, qui « sert de document de référence basé sur un diagnostic objectif de la politique de développement de la région du Sud, et d’un plan pratique visant à réaliser tous les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux des habitants de ces territoires ».
Dans le cadre de ce nouveau modèle de développement des provinces du sud lancé par SM le Roi Mohammed VI en 2015, la région du Sahara connaît un essor économique sans précédent. Doté d’une enveloppe budgétaire de 8 milliards de dollars, ce modèle prévoit une série de projets socioéconomiques qui permettront aux provinces du sud d’intégrer pleinement l’économie mondialisée, a-t-elle affirmé.
«C’est d’ailleurs parce que la région émerge comme un véritable hub économique en Afrique de l’Ouest, porteur d’opportunités pour les citoyens africains de tous bords, que 16 pays africains ont ouvert des consulats généraux à Laâyoune et à Dakhla », a noté Mme Douihi.
La conférence a été clôturée par une intervention de l’universitaire français Frédéric Rouvillois qui est revenu sur l’évolution des libertés publiques au Maroc, soulignant “l’engagement significatif” du Royaume pour la consécration des droits de l’homme et des libertés et la consolidation de l’état de droit.
Sur ce volet, le Royaume « est engagé sur la bonne voie, va dans la bonne direction, et avec un rythme satisfaisant», a-t-il noté, en se référant aux acquis de la constitution de 2011 qui garantit les libertés et les droits de l’homme, érigés au sommet des priorités.
Et de conclure qu’il y a « une véritable volonté politique, manifeste et constante », de défendre les droits de l’homme au Maroc «en théorie comme en pratique ».