Nigeria : Le président Buhari épinglé pour son soutien au Polisario
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari a été épinglé par des partis de l’opposition pour son soutien à l’autodétermination que revendique le Polisario, au moment où il renie ce même droit que réclament les populations indigènes de la province du Biafra.
Acculé par les leaders de l’opposition, le président Buhari a dû mandater son conseiller en communication, pour expliquer sa position à travers les médias.
Les partisans du mouvement « Indigenous People of Biafra » (Peuple indigène du Biafra) ont a nouveau, rompu le silence pour dénoncer les positions contradictoires et incohérentes de Muhammadu Buhari devant les deux cas de figure.
D’ailleurs, le chef de ce mouvement interdit, Nnamdi Kanu, a été arrêté en octobre dernier sur ordre de Buhari qui l’accuse de «terrorisme», de «propagation d’un agenda de sécession» et de vouloir «mener une guerre contre le Nigeria». Lors de son procès ouvert le 9 février, un juge de la cour fédérale d’Abuja, s’est prononcé pour la libération de Kanu, mais Buhari s’y était fermement opposé.
Dans une interview accordée au journal en ligne «New Telegraph», le conseiller du président, Mallam Garba Shehu a exclu toute «comparaison» entre le Sahara Occidental et le Biafra, accusant ceux qui adoptent cette conception «de déficit de connaissance en politique internationale». «L’autodétermination du Biafra contribuera au démembrement du Nigeria !», a-t-il martelé, alors que l’ablation du Sahara Occidental du territoire marocain est légitime aux yeux de Buhari et de ses partisans, une drôle de vision.
Dans sa stratégie, Buhari ne fait qu’emboîter le pas à ses pairs algériens qui s’acharnent à défendre les thèses séparatistes du Polisario tout en réprimant par la force les revendications du peuple de la Kabylie berbère pour l’autodétermination ou l’indépendance.
D’ailleurs son conseiller Shehu n’a pas hésité à emprunter aux gouvernants d’Alger, le refrain de «la dernière colonie restante sur le continent africain» pour justifier le cas du Sahara marocain, mais il a malheureusement oublié de rappeler, que ce même président Buhari qui avait reconnu la «RASD» en 1984, a été l’auteur ou complice sous sa casquette de général, de plusieurs sanglants coups d’état contre des personnalités civiles de son pays, dont celui qui avait fait tomber le président Shehu Shagari en 1983.
Par contre, contrairement aux régimes d’Alger et d’Abuja, le Maroc est allé loin dans ses concessions en offrant volontairement aux populations de ses provinces sud, le droit à une large autonomie qui leur permettrait de s’autogérer aux plans politique, administratif et financier sous la souveraineté marocaine.
Le Biafra qui s’est déjà autoproclamé «République du Biafra», a été victime d’un génocide lors de la guerre civile nigériane (6 janvier 1967-15 janvier 1970).