Sahara : La succession à la tête du Polisario au centre d’une réunion à Alger
De hauts cadres du Polisario ont été convoqués dimanche à Alger, pour une réunion avec le chef du gouvernement algérien, Abdelmalek Sellal en présence du vice-ministre algérien de la Défense et chef de l’armée nationale populaire (ANP), le général Gaïd Salah.
La succession à la tête du Polisario était, selon des sources bien informées au Camp de Rabouni, au centre de cette réunion qui s’est tenue en l’absence du chef du front sahraoui, Mohamed Abdelaziz actuellement hospitalisé à la suite de la dégradation de son état de santé.
La délégation sahraouie était conduite par le soi-disant premier ministre, Abdelkader Taleb Omar qui était accompagné d’un bon nombre de ses proches collaborateurs.
Les discussions auxquelles ont également pris part du côté algérien, les ministres des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, tous des faucons du régime algérien, ont également porté, selon nos sources, sur les derniers développements du dossier du Sahara Occidental.
Cette réunion de haut niveau qui s’inscrit, selon un communiqué de la primature, dans le cadre des consultations algéro-sahraouies, a permis aux deux délégations d’explorer toutes les options à retenir, y compris l’option militaire, dans le conflit territorial qui les opposent au voisin marocain autour du Sahara Occidental.
« Ces consultations ont porté sur les questions diplomatiques, sécuritaires et humanitaires d’intérêt commun », précise le communiqué, mais selon notre source à Rabouni, les discussions se sont focalisées sur la succession à la tête du Polisario et autour des protestations et de la grogne populaire qui secouent ces derniers jours les camps de Tindouf.
Compte tenu de l’aggravation de l’état de santé de l’indéboulonnable chef du Polisario, qui aurait été acheminé aux Etats-Unis pour se faire soigner, les autorités d’Alger craignent l’éclatement d’un mouvement de rébellion tribale dans les camps de Tindouf, où chaque tribu veut s’assurer le droit à la succession.
De tels troubles, estiment les observateurs, risquent d’affaiblir sérieusement aussi bien la position du Polisario que celle de l’Algérie qui utilise ce conflit comme carte de pression sur le voisin marocain, pour imposer son leadership dans toute la région du Maghreb Arabe et du Sahel.
Durant les derniers événements, le Maroc a marqué de précieux points sur le champ de bataille diplomatique en faisant retourner à son profit, la crise qui l’oppose au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon grâce au fort soutien dont il a bénéficié particulièrement auprès de plusieurs membres permanents et non permanents du Conseil de Sécurité au siège des Nations Unies à New-York.