Le 14ème congrès du Polisario s’annonce chaud
Le 14ème congrès du Polisario prévu du 16 au 20 décembre dans le camp de Dakhla s’annonce chaud comme une vieille marmite qui mijote sur des flemmes bien embrasées. Des centaines de dissidents et de jeunes Sahraouis très remontés contre l’inamovible chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz et sa garde rapprochée suite aux dernières inondations dévastatrices, seraient en train de préparer une manifestation d’une violence sans précédent, assure un dissident joint par au portable à Rabouni.
Le limogeage du redoutable patron du DRS algérien, le général Mohamed Lamine Mediene alias «Tewfik» et son adjoint le général Abdelkader Ouarabi, surnommé «Hassan», a donné aux habitants des camps de Tindouf, un champ de manœuvre plus large pour se soulever contre leurs dirigeants qui ne doivent leur salut qu’à la bonne volonté de leurs maitres algériens.
Cette fois-ci, le dissident basé Rabouni, explique que les jeunes mécontents sahraouis dont les familles ont tout perdu y compris leur baraque en pisé, suite aux inondations et qui n’ont que peu de choses à se mettre sous la dent à cause des fréquents détournements des aides humanitaires, sont bien déterminés à rendre la vie dure à Mohamed Abdelaziz et aux hommes de son sérail.
Le scandale des détournements à grande échelle, révélé début février 2015 par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), est encore présent dans les esprits des habitants des camps de Tindouf, surtout que les auteurs de ces ignobles actes de piraterie sont toujours aux commandes de la direction du Polisario et les dignitaires et notables impliqués dans ce trafic, circulent librement sans s’inquiéter.
En effet, suite aux révélations de l’OLAF, aucune enquête n’a été ouverte ni par le Polisario ni à Alger, même si la complicité de responsables algériens est avérée.
La tenue du 14ème congrès qui était initialement programmée à Tifariti, une localité située dans la zone tampon et que les dirigeants du Polisario dénomment « territoires libérés », a été reprogrammée dans la soi-disant «wilaya de Dakhla», un campement situé au sud-ouest de Tindouf. Ce changement de dernière minute a été décidé à titre préventif par les dirigeants du Polisario qui ont eu la puce à l’oreille qu’un large mouvement de protestation se préparait en coulisse dans les camps de Tindouf et il serait difficile de l’étouffer dans cette zone perdue du désert, loin de tout renfort.
Mais, même à Dakhla, assurent les mêmes sources, les dirigeants et cadres du Polisario ne sont pas à l’abri de la colère des jeunes mécontents sahraouis.