Le Maroc dénonce l’opposition d’Alger au recensement des Sahraouis de Tindouf
Le Maroc a dénoncé jeudi à New-York, par la voix de son ambassadeur et représentant permanent auprès de l’ONU, Omar Hilale, le refus des autorités algériennes d’autoriser le recensement des populations des camps de Tindouf et fustigé le détournement massif et systématique des aides humanitaires qui leur sont destinées par les dirigeants du Polisario et leurs complices algériens.
Intervenant devant la 4ème Commission de l’ONU, le diplomate marocain a rappelé que les populations sahraouies à Tindouf ont été pendant des années, privées de ces aides, dont la revente par les dirigeant et notables du Polisario pour leur «enrichissement personnel» aux dépens des vrais destinataires de ces aides.
Citant pour preuves, un rapport accablant de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), qui a révélé au début de cette année, le détournement « systématique, organisé, frauduleux et à grande échelle de l’assistance humanitaire destinée aux populations des camps », Hilale a noté que dans ses conclusions, l’OLAF assure que ces détournements ont été rendus possibles, notamment par l’absence de recensement des habitants des camps de Tindouf.
Sur la base du même rapport, ajoute le diplomate marocain, le Parlement européen a adopté, fin avril 2015, une résolution confirmant ces détournements et demandant que des mesures correctives soient prises pour éviter à jamais leur récurrence.
Omar Hilale a exprimé à ce propos, la « profonde préoccupation » du Maroc au sujet de l’absence de l’enregistrement des populations des camps de Tindouf.
« Le recensement n’est pas une formalité volontaire, mais une obligation statutaire du HCR et une responsabilité imprescriptible du pays hôte de ces camps, l’Algérie » comme est énoncé dans la Convention de 1951 sur les réfugiés, a-t-il rappelé devant la 4ème Commission qui poursuit ses débats sur le conflit du Sahara Occidental au siège de l’ONU à New-York.
Quarante ans après l’appel de l’ancien Haut Commissaire aux réfugiés, Agha Khan et les rappels de tous ses successeurs, du S.G de l’ONU, Ban Ki-Moon et du Conseil de sécurité, a dit Hilale, « le monde est en droit de connaître le nombre et l’origine des quelques milliers de sahraouis qui restent encore dans ces camps » érigés en territoire algérien.