Sahara Occidental: L’Algérie et le Polisario amèrement désavoués par l’ONU
Les recommandations contenues dans le projet de rapport 2015 de l’ONU sur le Sahara, pourraient changer radicalement la donne dans le conflit territorial qui oppose depuis 40 ans, le Maroc et l’Algérie autour du Sahara Occidental.
L’Algérie et le Polisario ont été amèrement désavoués à plus d’un titre par le patron de l’ONU. Dans son projet de rapport sur le Sahara, le S.G de l’ONU, Ban Ki-Moon appelle pour la première fois, au recensement des réfugiés sahraouis établis dans les camps de Tindouf. Jusqu’à cette date, rappelle-t-on, les autorités d’Alger ont toujours rejeté les demandes de recensement formulées par les agences spécialisées de l’ONU et notamment le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Au moment où le HCR estime les réfugiés de Tindouf à 90.000 personnes, en se basant sur des images satellitaires, l’Algérie et le Polisario avancent le chiffre de 165.000. Cette manœuvre qui consiste à gonfler sciemment le nombre des réfugiés pour exiger plus d’aide humanitaire internationale, a été récemment dévoilée par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF). Dans récent rapport, l’OLAF a mis à nu, les scandaleux détournements par le Polisario et des responsables algériens, de l’aide européenne destinée aux populations de Tindouf.
Au palais d’El Mouradia, les gouvernants d’Alger craignent qu’un éventuel recensement ne dévoile un chiffre bien inférieur à celui qu’ils avancent, ce qui portera un sérieux coup à la crédibilité de l’Algérie et l’écarterait du processus de règlement du conflit supervisé par l’ONU.
En même temps les autorités algériennes délivrent en masse, des passeports algériens aux réfugiés sahraouis de Tindouf et les encouragent à envahir l’Espagne et la France dans l’espoir de forcer ces deux pays, à revoir leur position jugée favorable au Maroc dans le dossier du Sahara.
L’autre motif de déception pour le tandem Algérie-Polisario réside dans le fait que Ban Ki-Moon ait passé sous silence l’appel de l’Union Africaine que l’Algérie a pressé de demander l’élargissement du mandat de la MINURSO au contrôle des droits de l’homme dans le Sahara marocain. Mais, la dernière tentative de l’UA de reprendre la main dans le dossier du Sahara à l’instigation de la diplomatie algérienne, a été totalement ignorée par Ban dans son projet de rapport qui sera soumis jeudi au Conseil de Sécurité. Le Maroc aura ainsi marqué, à l’initiative du Roi Mohammed VI, de précieux points dans son bras de fer avec le voisin algérien.