France/Sahara : Les premiers demandeurs d’asile sahraouis logés dans de vieux wagons
Une trentaine de Sahraouis ayant fui la vie infernale des camps de Tindouf, ont immigrés clandestinement vers la France.
En attendant la régularisation de leur situation, les 35 demandeurs d’asile sahraouis se sont installés depuis huit mois, dans des wagons à bestiaux immobiles sur une voie de garage de la gare Saint-Jean de Bordeaux, comme le rapporte Denis Lherm sur les colonnes du quotidien «sud-ouest», livraison du 7 juin.
Même si l’auteur du reportage confond le Sahara Occidental sous souveraineté marocaine avec les camps de Tindouf que contrôle le Front Polisario au sud-ouest du désert algérien, le témoignage de l’un de ces Sahraouis qui attendent un hypothétique asile en France, ne laisse aucune équivoque sur le fait qu’il s’agit bel et bien des camps de la honte à Tindouf et non du Sahara marocain.
Les immigrés sahraouis ont fui la misère des camps de Tindouf ou le chômage en Espagne, pour trouver refuge en France, un phénomène migratoire nouveau qui risque de s’amplifier tant que le conflit du Sahara Occidental n’aura pas été définitivement réglé.
En plus, depuis l’intrusion d’éléments perturbateurs et subversifs dans les provinces sud du Royaume, où ils sèment le trouble et l’anarchie comme lors du démantèlement des campements de Gdeim Izik près de Laâyoune, les autorités marocaines ont durci les mesures d’accueil pour filtrer les vrais des faux ralliés.
C’est pour cette raison que de nombreux Sahraouis qui s’évadent de Tindouf se voient obligés de se rendre aux Iles Canaries, en Espagne et tout récemment en France.
Un des Sahraouis logés dans un wagon à la gare Saint-Jean, a déclaré au journal bordelais, que de toute façon, « on vit ici, comme dans les camps de réfugiés, avec des aides qui viennent du monde entier». Le dénommé Bata avoue qu’à l’âge de 40 ans il n’a jamais travaillé, précisant que dans les camps de Tindouf, «le seul travail qu’on peut faire, c’est pour l’armée (milices du Polisario), qui te fait travailler gratuitement !… Il n’y a rien à faire là-bas ! ».
Même les multiples trafics qui fournissaient souvent un substitut au travail, près des frontières avec la Mauritanie ou l’Algérie, voire le Mali, sont devenus difficiles y compris pour la Sahraouis car ces zones, ajoute-t-il, sont devenues infréquentables depuis la montée de la menace djihadiste dans tout le Sahel.
Devant la précarité des conditions de vie, le chômage persistant et l’absence de tout espoir pou un lendemain meilleur, ces Sahraouis n’autre d’autre choix que de fuir les camps de la honte.