Sahara occidental : l’Algérie essuie un véritable camouflet à Strasbourg
Le vote par le Parlement européen de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc a été un véritable camouflet pour l’Algérie, dont les diplomates ont exercé un intense lobbying dans les coulisses européennes pour empêcher ce vote qui consacre la souveraineté du Maroc sur ses eaux territoriales, y compris au Sahara occidental.
Le vote à une majorité confortable de 310 eurodéputés, mardi à Strasbourg, a été précédé par plusieurs mois marqués par une authentique bataille diplomatique entre le Maroc et l’Algérie qui soutient le Polisario. Les arguments avancés par Alger et le front indépendantiste selon lesquels l’accord de pêche ne bénéficierait pas aux habitants du Sahara occidental, n’ont pas convaincu les députés européens. Beaucoup parmi ces derniers se sont rendus dans le territoire contesté et ont constaté sur place les profonds changements qui se sont opérés dans la vie d’une population qui était essentiellement nomade au départ des colons espagnols en 1975. A la place des quelques hameaux laissés par les espagnols, des villes structurées et organisées ont émergé en plein désert. Une telle transformation n’aurait pas été possible sans un effort persévérant en investissements et en infrastructures pour hisser les régions sahraouies au niveau des autres régions du Maroc.
C’est ce qui explique qu’une majorité de membres du Parlement européen, particulièrement ceux de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates et du Parti Populaire Européen (PPE), aient accordé peu d’importance aux objections des diplomates algériens et de leurs soutiens dans le PE. L’eurodéputé Gilles Pargneaux a résumé la situation avec éloquence « il était illusoire de vouloir résoudre le problème du Sahara occidental avec le rejet de cet accord de pêche ».
Mais la majorité des eurodéputés ont eu présent à l’esprit au moment du vote un aspect plus décisif : le Maroc représente tout simplement pour l’Union européenne un modèle du partenaire stable et engagé dans les réformes, dans une région tourmentée par l’insécurité et les menaces de déstabilisation.