Sahara occidental : les USA et l’UE doivent considérer les nouvelles réalités sécuritaires (rapport)
Les Etats-Unis et l’Europe devraient s’inquiéter du fait que le conflit du Sahara occidental est en train d’envenimer les relations entre le Maroc et l’Algérie et risque de les empêcher de se mobiliser dans la lutte contre la violence islamiste et l’extrémisme, selon un rapport rédigé par trois experts Occidentaux. Dans ce rapport intitulé « la proposition des Etats Unis à l’ONU et leur politique sur le Sahara occidental, une impasse ? », le groupe d’experts rappelle que le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a récemment tiré la sonnette d’alarme sur les risques d’un débordement du conflit Malien au Sahara occidental.
Ban Ki-moon a aussi averti contre les dangers d’infiltration de groupes combattants étrangers, estiment les experts Dustin Dehez (Global Governance Institute), Dr. Alex MacKenzie (University of Salford) et Dr. Daniel Novotny (Global Europe). Le rapport des trois experts vient d’être publié par Global Europe, un think tank indépendant spécialisé dans les relations européennes. Les auteurs du rapport qualifient la tentative américaine d’élargir les prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps de Tindouf de « surprenante ». Ils estiment qu’une telle proposition n’aurait été bénéfique ni pour les Etats-Unis, ni pour le Maroc ou l’ensemble de la région du Maghreb comme elle n’aurait en rien aidé à débloquer la situation ou à résoudre un conflit qui n’a que trop duré. Elargir le mandat de la Minurso à la surveillance de violations réelles ou supposées des droits humains dans « un contexte marqué par une profonde méfiance entre le Maroc d’un côté et l’Algérie et le Polisario de l’autre, aurait finalement été contraire au principe même qui sous-tend la mission de l’ONU, à savoir la mise en œuvre des mesures de confiance », soulignent les experts dans leur rapport. Si elle avait été adoptée, « la proposition américaine aurait enclenché une spirale sans fin d’échanges d’accusations entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, enlisant davantage le conflit », arguent-ils.