Nouvelles manigances du Polisario à l’approche du recensement des réfugiés sahraouis de Tindouf
Le compte à rebours a commencé dans les camps de Tindouf (sud-ouest algérien) pour l’opération de recensement des réfugiés sahraouis. Depuis la date d’adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental demandant au Haut Commissariat pour les Réfugiés d’entamer la procédure de recensement, les dirigeants du Front Polisario talonnés de près par les officiers du DRS, le redoutable service de renseignement militaire algérien, cherchent à faire feu de tout bois. Comme d’habitude ils ne manquent pas d’imagination. Cette fois-ci, nous confie un fervent partisan de l’autonomie installé dans le camp Hassi Rabouni, le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz et ses hommes de confiance ont eu recours, bien sûr avec l’aval du DRS, à l’idée de rapatrier des réfugiés du sud algérien et mauritanien et du nord du Mali, pour gonfler les effectifs des véritables réfugiés originaires du Sahara Occidental.
Pour ne pas créer de conflits ou des confrontations entre les vrais et les faux réfugiés sahraouis, nous explique notre informateur joint par téléphone, la direction du Polisario a demandé l’autorisation aux autorités algériennes de créer de nouveaux camps à proximité du Sahara Occidental.
Selon la même source, des milliers de fausses cartes d’identités ont été déjà imprimées en vue d’être distribuées aux personnes rapatriées, après y avoir apposé leurs pseudonymes et leurs photos. Pour convaincre leurs futurs candidats de s’installer dans les nouveaux camps de réfugiés, le temps que l’opération de recensement soit achevée, les dirigeants du Polisario leur ont promis de percevoir une rémunération mensuelle attrayante à la seule condition de tenir la bouche cousue. La nouvelle manœuvre mise au point conjointement par le Polisario et le DRS a néanmoins crée certaines dissensions parmi les hauts dirigeants sahraouis. Mohamed Khaddad, responsable du Polisario chargé des relations avec la Minurso, a émis ses craintes quant à la possibilité que cette mise en scène soit découverte par les agents du HCR ou soit divulguée par certains opposants vivant dans les camps de Tindouf. L’implication de hauts cadres du Front dans le kidnapping fin 2011, de deux ressortissants espagnols et d’une italienne du plein centre des camps de Tindouf et l’envoi sur le front libyen, de combattants sahraouis pour appuyer les forces loyales du Colonel Kadhafi, sont encore évoqués par les médias et les organisations humanitaires internationales. Pour éviter de tels pièges, les observateurs n’excluent pas le recours du HCR à des Chioukhs (chefs de tribus) du Sahara Occidental pour l’aider dans l’opération d’identification de toute personne suspecte avant son recensement.